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Ainsi, lors d’une conférence-débat organisée le 20 janvier à Casablanca, Mohammed-Saïd Karrouk, professeur de climatologie à l’Université Hassan II, FLSH Ben M’Sick, a expliqué, preuve scientifique à l’appui, que les pluies qui ont frappé la métropole la nuit du 29 au 30 novembre n’ont rien d’exceptionnel et qu’elles ont été prévues.
A cet effet, il a contesté vigoureusement les déclarations officielles qui ont imputé la responsabilité de la catastrophe au pic de pluies qui a avoisiné les 178 mm. « Ces propos sont de fausses thèses pour masquer la responsabilité des uns et des autres », a-t-il précisé.
Le professeur de climatologie ne va pas par quatre chemins. Il a imputé la responsabilité de ce qui advenu à Casablanca aux pouvoirs publics et à la Lydec.
Il a rappelé qu’il a tiré la sonnette d’alarme depuis 2006 puis en 2007 et 2009. Et qu’il a averti des conséquences néfastes probables sur plusieurs secteurs socio-économiques au Maroc.
M. Karrouk est catégorique : «La catastrophe de Casablanca n’est que l’exception qui confirme la règle. Désormais, tout le Maroc est menacé et d’autres catastrophes de ce genre adviendront si rien n’est fait», s’est-il alarmé.
Le Maroc vit des répercussions désagréables dues aux perturbations du système climatique global. Les changements climatiques sont désormais une réalité, a souligné l’intervenant. Un nouveau cycle de pluies est en train de s’installer dans le pays. Il s’agit d’un climat caractérisé par une alternance des sécheresses, parfois sévères et des inondations. «Les perturbations qui ont l’habitude de se passer en Europe, passent désormais par le Maroc et c’est complètement nouveau », a-t-il noté.
Partant de là, M. Karrouk a précisé que le cas de Casablanca doit être pris comme exemple pour tirer les enseignements et les observations relatifs aux précipitations.
A ce propos, il a estimé que l’exemple de la métropole a pu nous révéler que le Maroc ne dispose pas d’infrastructures adéquates pour répondre aux effets d’un nouveau cycle climatique qui demande désormais de nouvelles réponses au niveau de la gouvernance. « Les infrastructures dont nous disposons actuellement, ne sont plus en adéquation avec le changement climatique que nous vivons. Il est donc nécessaire que les autorités compétentes acquièrent une vision globale de ces changements climatiques et leurs incidences sur les divers écosystèmes et systèmes socio économiques », a-t-il conclu.
De son côté, Mohammed Benjelloun, expert international en environnement et développement, a pointé du doigt le retard enregistré dans la réalisation du projet censé protéger Casablanca du risque de crues de l’oued Bouskoura.
Il a rappelé que ce projet existe depuis 1960. Il a été remis sur le métier à l’occasion de la préparation de la Charte nationale de l’aménagement du territoire national en 2000 et de la Charte nationale de l’environnement en 2010, mais en vain.
Le conférencier pense que ce retard est dû à l’absence d’une volonté politique et non au manque de moyens financiers. « Je me demande comment on a pu trouver de l’argent pour la construction du tramway et une ville verte à Lakhiyayta alors qu’on peine à en trouver pour le Projet de Bouskoura, fleuve qui menace toute une ville » s’est-il interrogé.
M. Benjelloun a estimé qu’il est temps de revoir les modalités d’application de la gestion déléguée et de lui imposer un contrôle financier et administratif plus rigoureux.
Pour sa part, la Lydec, premier concerné, a décidé de ne plus faire la politique de la chaise vide. Elle a dépêché sur place un staff composé de la directrice de communication, du directeur de relations institutionnelles et du directeur des projets. Mais cette sortie médiatique a tourné à l’eau de boudin et le public présent a eu du mal à avaler la pilule, car leur démonstration a atteint le summum du ridicule et frôlé l’indécence.
Les représentants de Lydec se sont contentés d’un rappel des faits, comme si l’assistance était composée d’étrangers à la ville. Mais, le comble reste la présentation du directeur des projets qui a fait mourir de rire l’assistance, en évoquant des projets qui ne verraient peut-être jamais le jour à Casablanca, puisque lui-même a confié que la Lydec n’a pas les moyens financiers exigés pour les réaliser.
Concernant le projet du super collecteur ouest, un canal long de 7 km qui devrait à partir d’un point situé à proximité de l’actuel Parc des expositions de l’Office des changes, réorienter les eaux de crues directement vers le littoral, l’intervention du directeur des projets laisse penser qu’il retournera dans les tiroirs puisque la question du financement n’a pas été résolue. L’ouvrage coûtera dans les 500 millions de DH et le gestionnaire délégué n’a pas trouvé les moyens pour le réaliser. En attendant, bonjour les dégâts !