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Des statistiques que de nombreux ressortissants marocains résidant en Libye remettent en cause. Pour eux, les assertions du ministre à propos de la mise en place d’une cellule de crise chargée du rapatriement des MRE de Libye et de leur prise en charge ne sont que de la propagande médiatique. « Les Marocains de Libye ont payé avec leurs propres deniers les billets de retour et même ceux qui se sont inscrits auprès des services consulaires ont payé de leur poche ces billets. Pis, ils se sont même acquittés des frais du transport entre Tripoli et la Tunisie qui ont vu leurs prix multipliés par 700% sans parler du fait que nombre d’entre eux ont été victimes d’agressions et de vols sur cette route», nous a révélé un ressortissant marocains résidant en Libye sous le sceau de l’anonymat. Même son de cloche de cet autre ressortissant marocain qui nous a expliqué que la RAM a suspendu ses vols vers la Libye depuis plus de huit mois et que les Marocains résidant dans ce pays ont été obligés de se débrouiller tous seuls soit pour se rendre en Tunisie, soit pour prendre le vol Tripoli-Alger puis Casablanca ou le vol Tripoli-Istanbul-Casablanca. «Les liaisons maritimes ont été également suspendues depuis des années et, du coup, les MRE de Libye vivent sous un véritable embargo aérien, maritime et terrestre», nous a-t-il précisé. Et de poursuivre : «Le pire, c’est qu’une fois arrivés en Tunisie ou au Maroc, ces MRE ont droit à de longues heures d’interrogatoires au cours desquels ils sont traités comme des terroristes ou des criminels».
Mais il n’y a pas que les conditions de rapatriement que les MRE de Libye reprochent aux autorités marocaines, les conditions d’accueil au Maroc sont également critiquées. «Les déclarations souvent tenues par nos responsables sur l’accueil et l’intégration des MRE de Libye ne sont que des paroles en l’air. En fait, personne, à ma connaissance, n’a bénéficié de logement social ou d’embauche », nous a indiqué notre source. Et d’ajouter : «Beaucoup de MRE sont retournés en Libye faute de perspectives d’emploi au Maroc. D’autres ont été incapables d’intégrer socialement la société marocaine après des années d’absence ». Des propos qui en disent long sur les mesures promises en août 2014 par le même Anis Birou qui avait annoncé la révision de la convention spéciale avec le holding Al Omrane concernant l’octroi de logements sociaux aux MRE rapatriés et la possibilité d’accorder des bourses à ceux d’entre eux qui sont étudiants. Les enfants de ces ressortissants devaient également être intégrés dans des classes modèles afin de soutenir leur niveau scolaire notamment en arabe et français, les parents devaient bénéficier de prestations médicales et d’un plan d’intégration professionnelle et économique en coordination avec l’ANAPEC, les collectivités locales et des ONG internationales, avait-il également annoncé sans tenir sa parole.
Une situation des plus dures à supporter puisque la situation en Libye est de plus en plus dramatique. «Beaucoup de Marocains sont installés aujourd’hui à Tripoli, à Zawiya, à Mesrata et dans sa périphérie malgré le chaos dans lequel la Libye sombre de plus en plus. Ils sont quotidiennement victimes de l’insécurité et des conflits armés entre les factions rivales sans parler de la cherté de la vie qui est devenue insupportable. La plupart des Marocains travaillent uniquement pour répondre à leurs besoins vitaux et à ceux de leurs familles. Ils prennent leur mal en patience puisqu’ils ne peuvent rien faire d’autre. Ils ne peuvent pas rentrer au Maroc car il n’y a pas d’opportunités d’emploi et il est difficile pour eux de repartir de zéro », a conclu notre source.