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L’instruction qui aurait dû avoir lieu hier, mardi 25 janvier, a été une fois de plus reportée suite à la grève des greffiers. La date du jugement reste donc indéterminée et laisse les familles des détenus dans le plus grand doute sur l’issue de ce procès.
Les bidonvillois, unis dans cette bataille, haussent le ton et exigent d’une seule et même voix, la libération des détenus. Les différents comités de la métropole sont solidaires et le mouvement de protestation compte s’élargir davantage pour mener ce combat jusqu’au bout. Si la libération des détenus est une priorité, les bidonvillois protestent également contre les conditions de vie indécentes et réclament des logements sociaux dignes de ce nom. Avec la hausse des tarifs en gaz et électricité, la montée du prix des logements et la crise économique en général, les habitants n’ont plus les moyens de payer, « la plupart se retrouvent condamnés à vivre à 12 dans un espace de 58m² », comme en témoigne l’un des manifestants. Des conditions intolérables qui ne touchent pas seulement les couches populaires, les classes moyennes commencent également à ressentir les effets de cette crise, mais n’osent descendre dans la rue pour le moment. En ce qui concerne les classes populaires, elles n’ont d’autre choix que de prendre la parole au vue de leur situation déplorable.
Parmi la foule, un nombre important de femmes qui ont mis de côté leurs douces voix pour scander leurs revendications aussi fort que possible et obtenir gain de cause. Najat Hannane et Khadija Nahal, deux proches des détenus, nous confient être prêtes à tout pour parvenir à la libération des détenus. Ces deux femmes à l’allure fragile investissent toute leur énergie dans ce mouvement et n’ont pas l’intention d’abandonner. Najat Hannane, sœur de l’un des détenus, Mohammed Drimi, nourrit l’espoir de revoir son frère ainsi que les autres détenus libérés. Elle garde en mémoire le sit-in d’Ain Sebaâ qui avait finalement permis la libération des 10 détenus de Bernoussi. Un exemple qui lui donne toutes les raisons d’espérer.