Les fumeurs invétérés animés de bonnes intentions

Chassez le naturel il revient au galop juste après le Ramadan


Mohamed Jaouad Kanabi
Mardi 5 Juin 2018

Cette année, la Journée mondiale sans tabac a coïncidé avec le quinzième jour du mois du jeûne. Ramadan, mois où l’on s’abstient de manger et de boire de l’aube jusqu’au coucher du soleil, se dit-on, constitue un excellent tremplin pour nombre de fumeurs qui veulent en finir avec la cigarette et ses dérivés. Cependant, la réussite de cette noble action n’est pas souvent au bout et généralement dès l’Aïd el Fitr, nombreux sont ceux qui rechutent et reprennent sans vergogne leurs vieilles habitudes.
On ne s’aventurera donc pas jusqu’à franchir le fameux pas, car même si l’on est tenté de rester dans la lancée de l’abstinence, pour ce qui est d’écraser définitivement son dernier mégot, une volonté sincère de parvenir à un sevrage de nicotine et des autres composants de la cigarette est, pour l’avoir anticipé, le meilleur des remèdes à ce mal funeste.
C’est que la dépendance, qu’on le veuille ou non, reste inchangée en ce mois sacré. Même si l’opportunité de se débarrasser de cette habitude invétérée est propice dans le choix de cette période ou autres comme une naissance d’un enfant ou le pèlerinage, seul le respect rigoureux de la décision d’arrêter de fumer est garant du succès.
En effet, cesser définitivement avec le fait de fumer nécessite des modifications de comportement durables chez les fumeurs et adeptes de la fumette (hashish, cigarettes électroniques et autre chicha plus populaire chez les jeunes). A l’apprentissage du sevrage, certains stimulus sensoriel et psychique qui se doivent d’y être associés ne trouveront réponse que dans le fait de produire une réaction sur le comportement.
Se protéger de toute tentation de fumer devient une illusion dès lors que l’on s’en remet à un claquement de doigts magiques ou à un quelconque miracle et que l’on passe outre, l’effort en conséquence de se priver de mauvaises habitudes que l’on a longtemps bichonnées. Il va falloir se résigner à les regarder partir en fumée justement et adopter un nouveau style de vie pour retrouver goûts et vertus sensoriels perdus à travers une consommation excessive de tabac.
Certes, la période du Ramadan, de par la pratique au quotidien de l’abstinence, la patience, le respect de l’autre (tabagisme passif) de la déférence et de l’humilité, peut parfaitement rendre plus facile la gestion des envies de tout un chacun pour réussir son fait, mais encore, faut-il croire fermement en ce que nous voulons ou avons décidé de vouloir.
D’un autre côté, il ne faut pas voir en cette forme de gestion d’envies un combat, car il serait perdu d’avance. Se libérer de l’esclavage d’une habitude qui plus est, en connaissance de la cause de son sortilège malfaisant, n’est juste qu’une envie d’être en phase avec sa conscience, la bonne. Ramadan est l’opportunité de faire preuve de modération et de s’abstenir.
Il est tant à dire sur le tabac et ses dérivés qu’éviter d’en aspirer une bouffée n’en devient qu’une évidence ‘’ramadanesque’’ et autre pour la bonne santé de son corps et de son esprit.

“Le tabac vous brise le cœur. Choisissez la santé, pas le tabac” (OMS)

Vendredi dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) célébrait la Journée mondiale sans tabac qui avait pour slogan «Le tabac vous brise le cœur. Choisissez la santé, pas le tabac». Tout en pointant les risques associés au tabagisme, l’OMS avançait que ce dernier était l’une des six principales causes de décès prématurés et d’incapacité dans le monde. Le Dr Jaouad Mahjour, Directeur régional de l'OMS pour la Méditerranée orientale par intérim déplore qu’en 2015, 1,4 million de décès environ dans la région étaient dus aux maladies cardiovasculaires. Au Maroc, la prévalence des fumeurs dans la population générale âgée de plus de 15 ans est estimée à 18% (31,6% chez les hommes et 3,3% chez les femmes) et près de 41% de la population est exposée au tabagisme passif. Chez le nourrisson, il provoque des décès et chez la femme enceinte, il est à l’origine du faible poids de naissance et des anomalies cardiaques congénitales du fœtus. Le tabagisme passif cause des maladies cardiovasculaires aiguës ou chroniques graves. Par ailleurs, les maladies non transmissibles (MST), dont l’étiologie est liée au tabagisme, représentent la première cause de décès au Maroc. Ces affections sont représentées essentiellement par les maladies cardio-vasculaires et les cancers.

 


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