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« Dans les ménages présentant des problèmes de violence familiale, lorsque les stratégies d’isolement ou de quarantaine sont employées, le risque de violence de ce type a tendance à augmenter, tout comme l’exploitation sexuelle. Le Covid-19 sera probablement à l’origine de tendances similaires, comme l’a démontré l’expérience des épidémies d’Ebola et de Zika en révélant une augmentation des taux de violence domestique », a souligné une étude réalisée par ONU-Femmes Maghreb et publié récemment sur son portail internet, tout affirmant que les données provenant de la Chine montrent que la pandémie a eu « un impact sur les taux de violence domestique, multipliant par trois le nombre de cas signalés à la police locale en février 2020 par rapport à la même période l’année précédente ». Cette étude a suggéré que le Maroc ne dérogera pas à cette règle en s’appuyant sur les résultats d’une enquête nationale effectuée par le HCP en 2019 révélant que l’espace conjugal et familial demeure marqué par la violence.
L’étude dont nous avons rendu compte dans l’une de nos précédentes éditions, a également souligné que « l’isolement social et le confinement aggraveront les conditions de vie des personnes qui vivent déjà dans des situations de violence domestique et que « les soins et services essentiels aux survivantes de violence (dont la prise en charge clinique du viol et le soutien en matière de santé mentale et psychosociale) peuvent être perturbés dans les cellules d’accueil et de prise en charge médicale et judicaire lorsque les prestataires de services de santé et forces de l’ordre sont mobilisés et préoccupés par la gestion des cas de Covid-19 et tenant compte des restrictions des déplacements ». Cette étude a par ailleurs souligné que « toute pandémie amplifie les inégalités existantes ». Et de préciser : « Les dernières analyses réalisées à travers le monde depuis l’apparition du coronavirus ont une nouvelle fois révélé l’impact disproportionné de l’urgence sanitaire et du confinement sur les femmes et sur les travailleuses de la santé ». L’analyse de Leila Amili, président de l’Association mains libres, est sur la même longueur d’onde. « Les crises et les épidémies aggravent les inégalités entre femmes et hommes et accentuent la violence à l’égard des femmes », a-t-elle reconnait dans une déclaration à Libé.
Elle a néanmoins mis un bémol : « Notre vision s’inscrit en faux contre celle des autres associations féminines. Durant le confinement les femmes subissent certes des pressions économiques ou psychologiques et souffrent des violences dans le foyer conjugal à cause de la mentalité patriarcale qui est encore enracinée dans notre pays. Mais il faut positiver. Il faut être réaliste et très vigilant quand on traite pareil sujet durant cette crise sanitaire ». Et d’ajouter : « Nous croyons que les associations féministes mettent l’accent en cette conjoncture difficile, sur la nécessité de convertir le foyer conjugal en un lieu de respect, de compréhension et de coopération ».
Quid des femmes marocaines emprisonnées ? Pour Abdellatif Reffouh, président de l’Observatoire marocain des prisons (OMP), la situation des détenues « n’est pas préoccupante » vu les mesures qui ont été prises par la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) depuis le début de cette crise sanitaire (interdiction des visites des avocats, limitation des visites familiales, personnel divisé en deux groupes travaillant chacun deux semaines pleines…).
Notre interlocuteur nous a affirmé, en outre, qu’il n’y a pas surpopulation au sein des prisons pour femmes par rapport à celles où sont détenus les hommes. « C’est un élément essentiel, car il permet de garder la distanciation sociale entre les détenues », ceci d’autant plus que les femmes ne constituent que 2,5 % de la population carcérale.
Le président de l’OMP a, par ailleurs, affirmé qu’aucune femme n’a été interpelée pour insoumission aux mesures de confinement imposées par+ l’état d’urgence sanitaire.