Les femmes ittihadies préparent leur Congrès national : Débats animés et échanges fructueux

Une fin de semaine chargée pour les femmes ittihadies. A quelques jours de leur 6ème Congrès national organisé les 17 et 18 décembre 2010, elles mettent les bouchées doubles : rencontres, débats, sit-in, marches, etc. Leur agenda témoigne de leur volonté d'inaugurer de la meilleure façon possible la nouvelle ère de leur lutte politique, sociale et économique. Elles persistent et signent : "Nous sommes toutes dévouées à nos causes nationales et féminines", affirment-elles. C'est d'ailleurs dans ce cadre, et après leur participation à la Marche de Casablanca contre les agissements des ennemis de la Nation, qu'elles ont observé, vendredi soir, un sit-in réussi devant l'ambassade d'Espagne à Rabat. Une initiative qui a connu une participation de plus de 350 militantes venues de toutes les régions du pays pour manifester leurs "vives protestations et leur condamnation vigoureuse des agissements et des prises de positions délibérément anti-marocains du Parti populaire espagnol, qui est à l'origine d'une campagne de falsification des faits concernant les évènements de Laâyoune et de manipulations politiques à des fins électorales qui ne sont pas sans nous rappeler les pratiques xénophobes des franquistes", précise Khadija Limlihi, coordinatrice de la commission d'organisation du 6ème Congrès national de la femme Ittihadia. C'est d'ailleurs ce qu'ont fait savoir les militantes socialistes aux politiques espagnols, dans la lettre qu'elles ont remise à l'ambassadeur de Madrid à Rabat: "Le secteur féminin de l'USFP condamne l'escroquerie, les actes prémédités du Parti populaire espagnol envers le Maroc, les manœuvres conjuguées visant à porter atteinte aux relations privilégiées qu'entretiennent les Royaumes d'Espagne et du Maroc et les actions de défiguration de la réalité menées par certains médias espagnols. Il rejette vigoureusement la résolution du Parlement espagnol qui condamne le Maroc et proteste contre le mépris affiché du Parti populaire espagnol vis-à-vis du peuple  marocain", indique la lettre. Un message fort qui atteste de la mobilisation de la femme ittihadie dans les dossiers chauds du pays. Une volonté commune de toutes les militantes motivées et organisées dans le cadre des diverses commissions sectorielles.
Sur cette base, elles entament le prochain Congrès sous le thème: "Militantisme féminin continu pour un Maroc uni et égalitaire". Ainsi, les militantes réitèrent leur position ferme envers la question de l'intégrité territoriale, les réformes politiques et sociales, les différentes mutations que connaît le Maroc dans divers secteurs ainsi que les droits juridiques, économiques et sociaux de la femme marocaine.  Ceci dit, le challenge est important pour la prochaine étape. Surtout que le Parti parie sur la participation de la femme dans ses multiples chantiers. C'est ce qu'a fait savoir samedi Fathallah Oualalou, membre du Bureau politique, dont l'intervention a été focalisée sur les circonstances qui coïncident avec la tenue du Conseil national féminin: les évolutions du dossier de notre intégrité territoriale suite aux événements de Laâyoune et la Marche de Casablanca, l'anniversaire de la mort du regretté Omar Benjelloun, les préparatifs du Conseil national du Parti prévu le 25 décembre ainsi que les préparatifs du 6ème Congrès national de la femme ittihadie. Ce qui engage davantage la femme Ittihadia dans les chantiers du parti. Par ailleurs, Fathallah Oualalou a mis en relief les attentes du Bureau politique. Pour lui, la femme a son rôle à jouer dans les réformes politiques, économique et sociales, les prochaines élections, la restructuration du Parti pour plus de proximité, etc. C'est la raison pour laquelle, "nous devons œuvrer tous ensemble pour élargir la base féminine et développer sa représentativité au niveau du Parti, ses institutions élues, les cercles de gestion gouvernementale, administrative et économique. En somme, conforter la place de la femme dans les centres de décision en vue de la requalification du champ politique national ", a affirmé Oualalou. Une position à laquelle les militantes se sont préparées. Elles ont eu leur mot à dire : "Le pari est de taille. Nous n'avons plus le choix. Nous devons former un élément important dans l'équation politique et féminine du Parti, sinon nous perdrons notre combat. Le moment est propice pour montrer notre grande capacité à nous associer aux hommes dans les prises des grandes décisions comme partenaires capables de présenter des propositions concrètes et de prendre d'ultimes décisions pour le devenir de notre pays et notre Parti. C'est pourquoi nous devons montrer plus de responsabilité pour affronter toutes les manœuvres qui cherchent à nuire à notre unité", a déclaré Khadija Limlahi, au nom de la commission d'organisation du Congrès.
Convaincues de l'importance du rôle qu'elles doivent jouer dans l'échiquier politique national, sur tous les plans, les militantes ont établi une plateforme démocratique et un plan d'action pour réussir leur 6ème congrès. Un plan d'action qui a suscité un débat chaud entre les militantes du Conseil national. Ce qui montre leur implication dans un débat riche qui représente une panoplie d'idées, de suggestions et surtout des critiques  allant vers une position plus avancée de la femme Ittihadia. Les plusieurs heures consommées dans les débats qui se poursuivent cette semaine, autour de l'organisation et des procédures de vote ainsi que les sujets d'actualité à traiter, donneront certes des résultats concrets pour faire du 6ème Congrès et des prochaines rencontres de la femme Ittihadia des manifestations incontournables, riches de leurs contenus. Il suffit de noter que pour la première fois, les militantes ont débattu de la question du profil et du rôle de leur secrétaire nationale, ainsi que de toutes les autres membres des instances féminines. Elles ont de même proposé la formation et l'encadrement des militantes dans les différentes régions  du pays. Sans oublier l'importance de la participation de la femme marocaine dans les manifestations internationales pour faire entendre sa voix et imposer sa vision auprès de ses partenaires étrangers. C'est pourquoi, elles ont appelé à faire revivre le journal 8 Mars et à y intégrer des pages hebdomadaires qui traitent de la femme dans les deux organes du Parti.
D'après Fatima Maghnaoui, membre du secrétariat national su secteur féminin, "les débats du Congrès s'articuleront précisément autour des grands axes, à savoir la participation féminine dans les décisions du Parti,  le quota de la femme dans les élections, les réformes juridiques, économiques et politiques, etc. Nous devons hausser un peu la barre des discussions pour atteindre nos grands objectifs : réserver des articles aux droits de la femme dans la Constitution,  mettre en place une loi qui protège la femme des agressions et des abus, etc". En un mot : "La femme Ittihadia doit s'orienter dorénavant vers les sujets d'actualité qui préoccupent la société marocaine. A titre d'exemple, les grandes problématiques de l'emploi, le droit à la santé, l'avortement, la polygamie, etc. sans oublier les causes nationales et les chantiers des réformes juridiques et politiques du pays ".
Les travaux du Conseil national se poursuivent cette semaine. Une première réunion de la commission chargée du suivi des travaux de la commission d'organisation est prévue aujourd'hui à 17 heures au siège du parti à Rabat. La commission qui vient d'être créée samedi a pour mission d'enrichir le contenu des documents du 6ème Congrès de la femme Ittihadie et de les alimenter des nouvelles données et requêtes des militantes. Par ailleurs, la commission de suivi discutera d'autres points élémentaires relatifs aux candidatures et aux élections prochaines pour les postes de responsabilité au sein du secteur féminin de l'USFP.