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C’est l’esprit même qui a animé les propos de Driss Lachgar, Premier secrétaire de l’USFP lors de son intervention à cette rencontre. D’emblée, il a salué les femmes ittihadies et loué leur parcours de militantes qu’elles ont entrepris depuis plus de 42 ans. «Des femmes qui ont été arrêtées et torturées, payant cher le soutien qu’elles ont apporté à leurs frères dans le combat ». Et d’ajouter que les services de sécurité ne les ont nullement épargnées et ont eu à leur égard un comportement inhumain loin de toute dignité. Par la suite, il n’a pas manqué d’évoquer l’époque glorieuse marquée par une forte présence des femmes qui ont commencé à investir la sphère politique à travers les élections. Un autre pas a été franchi sur le chemin de la démocratie à travers l’approche genre, un projet porté par les pouvoirs publics et largement appuyé par les acteurs de la société civile. C’est cette approche qui a fait de la question de la femme un problème sociétal face au courant conservateur. «En fin de compte, la Constitution est là. Elle prône le respect des droits de l’Homme et la lutte contre toute forme de discrimination à l’égard des femmes» a encore indiqué M. Lachgar. «Aujourd’hui, après 20 mois, quel est le bilan?», s’est-il interrogé. Pas très rayonnant, avouons-le. On se retrouve avec une seule femme au gouvernement. Pire encore, alors qu’on devait se rattraper au niveau des nominations aux hautes fonctions, c’est la déception encore une fois ». En effet, sur 150 postes, seulement 16 sont occupés par des femmes. Quelle interprétation donner à cet état de fait si ce n’est constater que le gouvernement a adopté une position négative face aux revendications des femmes. Ces dernières ne devraient pas être soumises à des considérations allant à l’encontre de la démocratie. «Je m’adresse aux hommes pour les mettre en garde parce qu’il s’agit de la moitié de la société et j’appréhende sérieusement le flux du courant conservateur», a-t-il conclu.
Quant à Khadija Qariani, secrétaire nationale des femmes ittihadies, tout en rappelant l’importance que revêt la journée du 8 Mars, n’a pas manqué pour autant de rappeler la gravité de la situation. «Nous interpellons le gouvernement quant à la mise en œuvre de la Constitution», a-t-elle lancé avant de préciser: «Nous regrettons amèrement que nous ne puissions pas évoquer toutes les réalisations censées être faites par le gouvernement. On déplore la lenteur des pouvoirs publics et leur manque de courage politique». Indignée, elle fait référence aux déclarations misogynes ô combien méprisables notamment de la part du chef du gouvernement. La preuve même d’une faiblesse culturelle voire politique. «Le chef du gouvernement ne devrait pas faire fi des dispositions de la Constitution», a-t-elle mis en garde.
Le même ton a été adopté par Naima Bouakrim, militante féministe « Nous nous trouvons devant un dilemme, une Constitution qui adopte une approche des droits de l’Homme et un gouvernement qui opte pour une approche caritative s’agissant des droits de la femme ». Une approche qui a été abandonnée depuis longtemps par les organismes internationaux du fait qu’elle n’a pas débouché sur les solutions adéquates. « La société civile n’est plus capable de continuer la route toute seule. Il faut instaurer des canaux entre les associations civiles et les pouvoirs publics», n’a-t-elle pas manqué d’indiquer.
Pour sa part, Hassan Boukentar, membre de la Commission administrative de l’USFP, a déclaré, en paraphrasant Louis Aragon, que la femme est l’avenir de l’homme. Et d’ajouter: «Il va sans dire que nous disposons d’une bonne Constitution mais nous manquons de personnes à la hauteur pour sa mise en œuvre ». En dernier lieu, la problématique de l’harmonisation de l’arsenal juridique a été évoquée par Malika Benradi, chercheur universitaire. La question qui se pose, à ce niveau, c’est la conciliation entre les droits de l’Homme et l’identité culturelle.