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"Avec à peine 15% d'entreprises connectées à Internet, moins de 8% qui sont dotées de leur propre site web, 2% disposant d'un catalogue de produits en ligne et de 200 à 250 sites marchands dédiés au E-commerce (données publiques de 2014), notre économie, à l'inverse de ses voisines immédiates (Maroc et Tunisie) et tant d'autres du monde arabe ou d'ailleurs, n'est pas près de devenir moins étanche au monde du numérique", a déploré Cherfaoui, apportant ainsi un cinglant démenti aux propos ahurissants du ministre algérien des Affaires étrangères Abdelkader Messahel selon lesquels le "doing business" n’est possible qu’en Algérie.
"Nous ne sommes pas en retard, nous sommes en décalage de phase", a ajouté ce responsable, cité par le journal "El Watan", relevant que ce constat s'applique merveilleusement à la filière sidérurgique, rapporte la MAP.
Il s’agit d’un manque de visibilité numérique aveuglant qui pourrait avoir de fâcheuses conséquences sur certaines activités sensibles, a poursuivi la même source, précisant que la sécurité de l'information semble être le dernier souci de ses dirigeants, qui utilisent des comptes Gmail pour communiquer et partager les courriers électroniques et les décisions, à caractère hautement sensible et stratégique, avec tous les risques de piratage que cela sous-entend.
Il a cité comme exemple le groupe public des industries métallurgiques et sidérurgiques (Imetal), propriétaire de Sider El Hadjar, qui ne dispose toujours pas de son propre site Internet, avertissant que c'est tout le patrimoine informationnel de tout le secteur qui s'en trouve exposé à de sérieuses menaces de piratage.
Pis encore, "de hauts responsables du CA du groupe Sider, relevant d’Imetal utilisent des comptes Yahoo pour échanger leurs courriers, cela relève de la folle aberration. Et dire que des dizaines de millions de dollars ont été investis pour, soi-disant numériser les installations de production et les outils de gestion", s'offusquent de leur part des cadres du département exportation du complexe sidérurgique.
A leurs yeux, le cas du géant de l'industrie sidérurgique, à l'instar de beaucoup d'autres, incarne parfaitement "la peur du changement, d'oser le bond vers le développement numérique", dont les décideurs algériens semblent être incapables de se libérer.