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Pourtant, ces enseignants ne comptent pas baisser les bras. «Il y a des rumeurs qui circulent sur une éventuelle campagne de boycott menée par l’ensemble des contractuels mais rien n’est sûr et aucune décision n’a été prise dans ce sens. En fait, lancer une telle campagne sera lourd de conséquences. Imaginez 55.000 contractuels boudant les salles de classe, ce sera un vrai désastre».
Du côté du ministère de tutelle, rien n’augure d’une annulation de la contractualisation ni de l’intégration de ces enseignants dans la fonction publique. Pour Saïd Amzazi, ministre de l'Education nationale, c’est la surpopulation des classes, entre autres, qui dérange et qui constitue une priorité.
En fait, le département de tutelle compte recruter de nouveaux contractuels pour faire face au sureffectif des classes et il y aura de nouveaux concours de recrutement des enseignants contractuels à partir de la fin du mois courant. Le ministre compte embaucher 15.000 personnes. Selon ce dernier, il y a un déficit important au niveau des ressources humaines concernant notamment le corps enseignant dont 13.000 membres vont quitter le secteur au cours de cette année après avoir atteint l’âge légal de la retraite ou bénéficié de la retraite anticipée.
Une situation qui est appelée à perdurer puisque le projet de loi de Finances 2019 prévoit 15.000 postes budgétaires alors que le déficit s’élève à 24.000 enseignants. Une carence que même les deux opérations de recrutement lancées au cours des deux dernières années ne sont pas parvenues à combler. En fait, 35.000 contractuels ont été recrutés en 2016 et 20.000 en 2017 sans parler du lancement de la licence professionnelle d’enseignement destinée à former 200.000 cadres dans 10 ans.
En attendant qu’une issue soit trouvée à ce gap, c’est aux enseignants titulaires et contractuels de subir les affres des sureffectifs des classes. Notre source en sait quelque chose : «Dans ma propre classe, il y a 47 élèves de différents niveaux et je me considère comme chanceux par rapport à d’autres collègues qui ont affaire à plus de 55 élèves. Ces derniers ne bénéficient malheureusement pas du temps nécessaire pour leur expliquer la matière enseignée. Un élève a besoin, à titre d’exemple, de 45 minutes pour l’enseignement du math mais nous sommes obligés de diviser ces 45 minutes par deux». Et de conclure : «Dans ces conditions, nous ne sommes jamais parvenus à finir le programme du ministère faute de temps et de moyens. Notre délégation a, à maintes reprises, contacté l’Académie afin de la pourvoir en enseignants pour renforcer l’effectif existant sur place, mais rien n’a été fait et la situation demeure inchangée».