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1ère contradiction: le ministre n’a pas seulement mis un terme à la PI avec sa décision pour le moins hâtive ; mais il a détruit un modèle pédagogique qui met en œuvre l’approche par les compétences adoptée avec le consentement des forces vives du pays dans la Charte nationale pour l’éducation et la formation en 2001. Cette approche s’est perdue huit ans durant sans trouver d’issue pour sa mise en application dans le système scolaire.
Le ministre a-t-il une alternative adéquate pour remplacer cette approche qui est pour le moins adoptée par la majorité des systèmes éducatifs?
2ème contradiction: le ministre laisse le libre choix aux acteurs des établissements scolaires du primaire (directeurs et professeurs) d’adopter la PI ou de la rejeter pour revenir à la PPO ou toute autre pédagogie. Il ne se rend pas compte, de ce fait, qu’il installe deux curricula dans le même système éducatif national qui est censé être unifié.
Où sont donc l’équivalence des chances entre les élèves et l’équité dans le système éducatif ?
Et qu’est-ce que le ministre a fait de l’inspection générale des affaires pédagogiques et celle des inspecteurs ? Les a-t-il mises à la marge ? Ou les garde-t-il pour jouer le rôle de sapeur-pompiers après l’incendie? Ne sont-ils pas ses premiers consultants en matière de pédagogie? Certainement pas, car il a les syndicats en poche maintenant !
3ème contradiction: le ministre abroge la note ministérielle 204 du 29/12/2010 relative à l’évaluation selon la PI. Dans le cas de l’adoption de ladite PI par certains établissements, quel système d’évaluation propose-t-il? Or les élèves des établissements, qui ont opté pour la PI ont le droit d’être évalués selon le degré de maîtrise des compétences. On est certain qu’il n’a aucune idée des différents niveaux d’apprentissage, ni des différences entre ces niveaux, encore moins du mode d’évaluation pertinent à chaque niveau.
Comment compte-t-il terminer l’année scolaire ? Quel est le cadre de référence des apprentissages et d’évaluation qu’on va suivre pendant les cinq mois restants?
4ème contradiction: la décision du ministre a été prise, ou plutôt dictée, à l’insu de ceux et celles qui ont adhéré à ce projet avec abnégation et dévouement. Ils ont contribué pendant 3 ans à l’édification de ce projet qui a stimulé les acteurs du système éducatif (inspecteurs, formateurs, professeurs et directeurs), et remis en cause un ensemble de pratiques pédagogiques inadéquates.
Où est donc l’approche participative que le gouvernement Benkirane ne cesse de vanter à chaque occasion ?
5ème contradiction: pour la première fois dans l’histoire du système éducatif marocain moderne, les élèves trouvent du sens à ce qu’ils apprennent à l’école, et trouvent du goût à résoudre les situations qui leur sont proposées, pour une fois que nos professeurs réussissent à garantir la pérennité des apprentissages. Il a fallu qu’un contingent de fainéants, bras cassés, je m’en-foutistes... viennent tout détruire pour revenir aux méthodes qui incitent à la paresse, à la mémorisation et au psitacisme.
Quel élève veut-on former ? Ou plutôt quel citoyen veut-il former ? Un élève qui apprend par cœur quand Okba ibn Nafie est mort, ou qui a tué Tarik ibn Ziad ? Bravo ! Voilà le type de citoyen qui garantira la place de notre pays dans les années 2025.
C’est bien dommage de le voir régresser sur une simple décision inqualifiable et injustifiée, pour permettre à la médiocrité de supplanter le travail sérieux et réfléchi.