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Une dépêche MAP qui vient aussi sauver les meubles et colmater les dégâts. La parade a été d’ailleurs trouvée par les spin doctors du PJD et de la Primature : M. Benkirane n’a fait que « rappeler les données connues du public et de ces institutions ». « Ce débat sur les chiffres de la loi de Finances n’est pas nouveau au Maroc », a insisté le ministre PJD, histoire d’expliquer que le chef du gouvernement a finalement fait comme tout le monde en se lançant à corps perdu dans un débat de café de commerce. Problème, M. Benkirane est chef du gouvernement et sa parole fait autorité même si elle crée (souvent) le trouble. Et selon une information rapportée par le journal « Al Ahdath Al Maghribiya », le FMI se serait pour le moins inquiété de ces déclarations et aurait demandé des explications sur la véracité des indicateurs économiques au gouvernement marocain. « Les autorités financières internationales ne goûtent pas au populisme de M. Benkirane. De telles affirmations sont prises au sérieux parce qu’elles sont lourdes de conséquences », commente un économiste de la place.
Mais reprenons depuis le début. Le 13 août courant, Abdelilah Benkirane a créé la surprise en affirmant devant les députés qui l’interpellaient sur la crise économique au Maroc qu’il avait hérité de «chiffres erronés» basés sur des «hypothèses fragiles» et des « prévisions précipitées ». Très vite, l’information fait le tour des rédactions et des institutions financières. La loi de Finances élaborée par l’ex-argentier du Royaume, Salaheddinne Mezouar, exhalerait un parfum de falsification. L’information n’est pas banale, d’autant qu’elle est lancée depuis la tribune de l’institution législative par le patron de l’Exécutif himself.
Le gouvernement sortant n’a pas
démérité et le FMI en témoigne
24 heures après cette annonce explosive, Driss El Azami El Idrissi enfonce le clou lors d’un point de presse résolument anti-Mezouar. Devant des journalistes médusés, le ministre délégué en charge du Budget fait le procès de la première mouture de la loi de Finances 2012 léguée par celui qui est président du Rassemblement national des indépendants.
Le ministre des Finances du gouvernement Abbas El Fassi a tablé sur un déficit de 3,5% alors qu’il a atteint 6,1%. Il a prévu un déficit de la balance des paiements de 5,5%, il est actuellement à 8,6%, a martelé le responsable Pjdiste.
La réaction de Salaheddine Mezouar ne s’est pas fait attendre, alimentant un peu plus une polémique- une de plus- un style dont le PJD s’est fait le champion hors catégorie. « Les accusations d’Abdelilah Benkirane et Driss El Azami sont aussi graves que basses. Elles portent atteinte à l’image du Maroc à l’étranger et à sa crédibilité auprès des institutions financières internationales. D’ailleurs, ces institutions ont confirmé la justesse de ces chiffres. M. Benkirane se doit d’assumer pleinement sa responsabilité dans la mauvaise gestion économique du pays», fera valoir l’ancien ministre des Finances dans un entretien accordé, le 17 août, à nos confrères d’Assabah.
Quoi qu’en dise le gouvernement Benkirane, l’Exécutif sortant dirigé par l’Istiqlalien Abbas El Fassi n’a pas démérité. Loin s’en faut. C’est une note du FMI, publiée le 16 août courant –c’est-à-dire quelques jours après les sorties de M. Benkirane et de son ministre du Budget- qui en témoigne. « Le Maroc a mené des politiques économiques saines et enregistré des résultats économiques solides, ce qui lui a permis d’amortir l’impact de la crise mondiale et de répondre aux besoins sociaux urgents. Des réalisations qui se sont produites malgré une conjoncture défavorable, la croissance du PIB réel est passée de 3,7 % en 2010 à environ 5% en 2011, le taux le plus élevé de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, tandis que l’inflation moyenne est descendue en dessous de 1%, le taux le plus faible de la région», assure très officiellement cette institution financière internationale.
«Tout cela fait bien désordre. On a l’impression que ce gouvernement ne se rend pas compte de l’image du pays qu’il renvoie auprès des institutions financières internationales. C’est toute la crédibilité d’un pays qui est aujourd’hui menacée par des déclarations intempestives, irréfléchies et aux conséquences lourdes. Faut-il rappeler à M. Benkirane et à ses ministres que le FMI vient de nous accorder une ligne de crédit de 6,2 milliards de dollars et que cette institution a obtenu du Maroc des engagements de rigueur économique, de maîtrise du déficit budgétaire et d’amélioration du taux de croissance ? », se demande cet ancien ministre de l’Union socialiste des forces populaires.
Des démentis en série et des coups dans les pattes entre membres du gouvernement, pas forcément des amis qui se veulent du bien. Tel semble être le mode de gouvernance d’un Exécutif qui multiplie les contradictions. « C’est bien ce même délégué au Budget qui affirmait qu’il n’y avait pas de crise économique au Maroc alors que le ministre des Finances avait déclaré quelques jours auparavant devant les députés que les indicateurs économiques étaient au rouge. Deux ministres qui sont pourtant en charge du même secteur et qui tiennent deux discours différents. Il y a bien des raisons de s’inquiéter pour notre pays», conclut une députée de l’opposition.