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"Le président appelle le peuple de Iavoloha (dans les faubourgs d'Antananarivo) à s'organiser pour contrarier tous les mouvements de troupes de mutins vers le palais (présidentiel) afin de protéger le président et le palais", a annoncé la radio privée du chef de l'Etat.
Des mutins ont annoncé qu'ils se serviraient des blindés pour repousser les mercenaires, mais ils ont nié être aux ordres de l'ancien maire de la capitale, Andry Rajoelina, en lutte ouverte pour le pouvoir avec Ravalomanana.
"Nous avons déployé des chars dans Tana au cours de la nuit. Ils ne se trouvent pas dans les rues (de la ville) mais dans un endroit tenu secret", a déclaré le colonel Noël Rakotonandrasa, porte-parole des mutins, précisant qu'il s'agissait d'une mesure stratégique de précaution.
"Ils (les chars) doivent permettre d'intercepter tous les mercenaires qui viendraient ici", a-t-il ajouté. "Nous n'avons pas le soutien direct de Rajoelina, nous avons le soutien du peuple. Nous ne recevons pas d'ordres de Rajoelina", a dit encore le porte-parole, en affirmant que les mutins n'avaient pas l'intention de tenter de prendre le palais présidentiel.
Dans un message à la radio nationale, jeudi, le président Ravalomanana a exhorté l'armée et la police à "assumer leurs responsabilités" dans la lutte de pouvoir qui l'oppose à l'opposition et a fait 135 morts depuis le début de l'année. Les mutins rassemblés devant le siège du gouvernement ont déclaré négocier avec les gardes du corps pour que soit investi un nouveau Premier ministre désigné par Andry Rajoelina.
Mercredi, le leader d'une mutinerie s'est proclamé chef d'état-major de l'armée, écartant de cette fonction le général Edmond Rasolomahandry qui avait donné à la classe politique trois jours pour résoudre la crise.
Dans la soirée de jeudi, l'entourage de Rajoelina a semblé approuver pour la première fois l'action des mutins, disant : "Les forces de sécurité ont pris leurs responsabilités et n'ont pas voulu souiller leur honneur militaire par des actions de répression."
Le chef de la gendarmerie a apporté jeudi son soutien aux mutins.
L'ambassadeur des Etats-Unis, qui a estimé que le pays était "au bord de la guerre civile", a encouragé ses diplomates et ressortissants à quitter l'île.
La crise secoue depuis décembre une île qui est la quatrième du monde par les dimensions et dont la croissance économique dépend du tourisme ainsi que des investissements extérieurs dans l'exploration de ses vastes réserves pétrolières et minières.
Beaucoup de Malgaches estiment toutefois que les retombées de la croissance engrangées sous la présidence de Ravalomanana ne leur ont pas profité. Rajoelina, ancien disc-jockey de 34 ans passé à l'action politique, a capitalisé sur ce mécontentement.
Le chef de la mission de l'Union européenne à Madagascar, Jean-Claude Boidin, a prévenu que tout coup d'Etat aboutirait à une suspension immédiate de l'aide au pays. "Ce n'est pas une possibilité, c'est une règle fixée par les accords de Cotonou."