Les camps de Tindouf inondés de tracts réclamant l’autonomie


Ahmadou El-Katab
Lundi 1 Avril 2019

Les rues et tous les espaces publics des camps de Tindouf ont été inondés, jeudi 28 mars, par des tracts appelant les habitants à opter pour la solution de l’autonomie. Désemparés par cette pluie de tracts, les dirigeants du Polisario ont alerté leurs nombreux services de renseignements chargés de trouver les auteurs de ce déluge, en vain.

Non seulement l’Initiative marocaine a été adoubée par la communauté internationale, mais elle fait
également de nombreux émules au sein desdits camps qui commencent à y voir la solution idoine. La preuve en a été, ce déluge de tracts incitant les populations à l’accepter.

Prise de court, la direction du Polisario a ordonné à ses agents de ra-masser ces affiches qui jonchaient les routes et les camps, notamment celui de Smara qualifié par les chefs du Polisario de capitale culturelle. Les séparatistes n'ont pas caché leur désarroi et leur colère, allant jusqu'à sermonner les appareils de renseignements et tout particulièrement celui des «Arifat», femmes chargées de la surveillance, qui n’ont pas réussi à identifier l’origine de ces tracts. Mais malgré l’état d’alerte décrété dans les rangs de ce qu’on appelle la gendarmerie du Polisario et les services de renseignements, les distributeurs de ces tracts sont revenus à la charge et en ont distribué encore davantage après le passage des ramasseurs.

La déroute des séparatistes était si intense que leurs différents services ont commencé à échanger des invectives et des accusations. Une source des camps a  rapporté, vendredi 29 mars, que plusieurs médias des séparatistes ont fait état d’une dispute entre le «prétendu ministre de l’intérieur» et le non moins prétendu «directeur de la sûreté». Une rixe à l’issue de laquelle le «ministre» aurait quitté,  précipitamment, les lieux pour s’envoler vers l’Espagne.

D’autres sources ont indiqué que le dénommé Mohamed Sidemou qui n’est autre que le cousin du ministre Mustapha Ould Bachir qui, lui-même, serait un proche du général algérien en poste dans la région de Tindouf, a été nommé pour lui succéder. Par ailleurs, la situation d’instabilité et d’incertitude que vit le régime algérien a ouvert les yeux aux séquestrés des camps de Tindouf qui ne demandent plus qu’une seule chose  : avoir la liberté de retourner chez eux, au Maroc.

Les premiers cris d’alerte avaient été émis par les dissidents du courant Khat Achahid qui avaient violemment attaqué la direction du Polisario en désignant certains de ses chefs comme des criminels. Il avait adressé à ce propos une lettre au Sommet de l’UA qui s’est tenu à Nouakchott dans laquelle il avait dénoncé le climat de terreurque la direction du Polisario fait régner dans les camps.
«La direction du Polisario n’est qu’un groupe de personnes qui s’accrochent au pouvoir. Certains d’entre eux sont des criminels qui font de la misère des populations des camps un fonds de commerce», a-t-il indiqué en précisant que «chaque jour, chaque mois et chaque année qui passent sans la résolution de ce conflit est un crime contre l’humanité envers nos femmes, nos vieillards et nos enfants. Ils souffrent, tous, sous les tentes depuis plus de 45 ans dans une lutte qui ne sert que ceux qui savent pécher en eaux troubles. C’est pour cela que nous vous demandons d’écouter notre point de vue et de le prendre en considération en tant que partie du peuple sahraoui dans les camps et à l’étranger, afin que la solution escomptée soit globale, juste et durable».

Concernant Brahim Ghali, Khat Achahid a rappelé qu’il « est poursuivi par les tribunaux européens pour de graves violations des droits de l’Homme. Il est, en effet, impliqué dans des arrestations, tortures et assassinats d'opposants, lorsqu’il occupait le poste de ministre de la défense du Polisario. On dénombre plus de 650 personnes disparues dans les camps entre 1975 et 1991, victimes
d'élimination physique et de tortures, sans jugement. La direction du Polisario n’a jamais voulu fournir d'indications sur le sort des disparus, ni présenté la liste de leurs noms et de ceux qui sont morts».
 


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