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Un sit-in a été organisé en signe de protestation le 20 avril dans la province de Fahs Anjra (région de Tanger-Tétouan) et d’autres sont prévus dans les prochains jours dans d’autres provinces du Royaume. Motif : interpeller les autorités de tutelle sur le danger de les déposséder de leurs biens.
Ils estiment que la complexité de la situation de ces terres collectives et les failles juridiques de leur système de gestion ainsi que la complicité de certaines autorités locales laissent les portes grandes ouvertes devant les lobbies de l’immobilier en quête de la moindre brèche pour déposséder ces paysans de leurs terres pour y implanter leurs projets.
S’exprimant lors de la séance des questions orales, le 20 avril à la Chambre des représentants, Taïeb Cherkaoui, ministre de l’Intérieur, a expliqué que son département est déterminé à préserver les acquis de ces ayants droit et qu’il a pris les mesures nécessaires pour remédier aux problèmes liés à ce dossier.
A ce propos, le ministre a indiqué que son département a procédé au recensement des terres collectives et déposé plusieurs demandes concernant leur enregistrement à la Conservation foncière. Un programme concernant l’enregistrement de deux millions d’hectares est déjà en cours pour la période 2011-2012, a souligné le ministre. Et d’ajouter que son département poursuit également l’opération de retrait des titres fonciers et qu’il soutient les efforts des services de topographie et du cadastre pour le bornage de ces terres.
Par ailleurs, M. Cherkaoui a souligné que son département n’hésitera pas à sévir contre les coupables. Ainsi, il a noté que plusieurs dossiers ont été transmis au Parquet et que la procédure d’éviction a été diligentée contre certains Nouwab qui ont failli à leur mission ou qui sont impliqués dans des affaires d’escroquerie ou de falsification en relation avec ces terres.
Pourtant, une question demeure : les assurances de Taïeb Cherkaoui sont-elles à même de dissiper les inquiétudes de ces ayants droit ? La réponse est non. Car les terres collectives posent un autre problème, celui évoqué par Najib Bouderbala, juriste, à savoir leur compatibilité avec le modèle économique dominant caractérisé par l'intégration croissante au marché, le désengagement de l'Etat et la concurrence entre les unités de production, laquelle se traduit, dans le domaine foncier, par la recherche des formes qui devraient permettre l'augmentation de la productivité agricole ; objectif tracé par le plan Maroc Vert.
M. Bouderbala estime que les caractéristiques du régime collectif l'oppose à ce modèle économique de développement.
Mais faut-il pour autant entraîner ces ayants droit sans protection dans les domaines de la spéculation et de l’économie marchande en leur faisant courir les risques d'une dépossession massive ?, s’interroge notre source.
Mais, elle pense qu'il faut l'éviter absolument du fait que ces terres collectives constituent le plus souvent la réserve foncière qui permet aux paysans de continuer à vivre à la campagne, autrement leur dépossession aurait des conséquences désastreuses : exode rural, chômage urbain, tensions sociales, etc.