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Au Maroc, commence alors une longue nuit au cours de laquelle peu ont trouvé le sommeil. « Comme plusieurs d’entre vous, je suis restée pendue au téléphone jusqu'à très tard hier soir. Nous avons pratiquement toutes et tous des enfants, nièces, neveux, parents, amis à Paris. On voulait avoir de leurs nouvelles, » a posté samedi la défenseure des droits des femmes Naïma Senhaji, résumant ainsi le ressenti de milliers de familles marocaines.
Plusieurs dizaines de morts, 8 attaques simultanées et des kamikazes qui actionnent leurs ceintures d’explosifs au cœur de la capitale française : l’information fait le tour du monde. Alors que la France compte ses morts, la solidarité internationale s’exprime. La Tour Eiffel, l’édifice le plus visité de l’Hexagone, éteint ses lumières et, au même moment ou presque, des monuments célèbres sont illuminés aux couleurs de la France. Le Maroc est dans le mouvement grâce à une image photoshopée donnant à voir la Tour Hassan à moitié recouverte du drapeau français…
Les internautes
marocains «prayforparis»
S.M le Roi Mohammed VI fait partie des tout premiers chefs d’Etat à condamner ce vendredi soir avec la plus grande vigueur ces actes terroristes qui ont fait au moins 129 morts. Auparavant, le Souverain avait adressé un message de solidarité au Premier ministre français Manuel Valls.
Sur leurs profils Facebook, femmes et hommes politiques marocains réagissent très vite. Le leader du PPS, Nabil Benbadallah, est l’un des premiers à twitter sa condamnation de ces actes barbares. « Après Beyrouth, Paris. Plus de cent morts innocents et des dizaines de blessés victimes d'actes terroristes abjects et immondes. Je suis choqué et révulsé par ces crimes barbares que je condamne avec la plus grande vigueur. »
Depuis Bruxelles, ville sous haute surveillance depuis les attaques de Paris, la députée PAM Fatiha Layadi écrit toute sa solidarité avec les Français aujourd’hui et les Libanais hier. « Le choc de l'attentat de Beyrouth ne s'était pas encore atténué que la barbarie a frappé Paris. Quand donc toute cette barbarie va-t-elle s'arrêter? Au nom de quoi des innocents vont-ils continuer à payer de leurs vies ? De tout cœur avec les Libanais et les Français», écrit cette ancienne journaliste que la plume continue de gratter.
La nouvelle génération de la gauche marocaine est toute aussi prompte à réagir à ces attentats qui ont visé 8 lieux différents de la ville lumière. Le socialiste Tarik El Malki, nouvel édile du quartier Souissi à Rabat, en fait partie. « Il m’aura fallu 24 heures pour réagir face à ces évènements d’une abomination inqualifiable qui ont touché une ville où j’aurais passé les 6 années les plus formidables de mon existence. Cette ville, Paris, où je me suis construis, où j’ai évolué personnellement et professionnellement, où j’ai connu un certain nombre de personnes extraordinaires qui m’ont aidé à devenir ce que je suis aujourd’hui, est en proie au désarroi et au chaos. Que dire et que faire face à des évènements à ce point tragiques d’une gravité extrême et qui secouent la France dans son cœur, à savoir Paris et plus particulièrement les quartiers du 10 et 11ème arrondissements, qui incarnent la mixité, la joie de vivre, la culture, la tolérance et l’ouverture aux autres. La France vit en ce moment une tragédie sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. La France, patrie des droits de l’Homme, des philosophes des Lumières et des grands principes d’égalité, de liberté et de fraternité est meurtrie, martyrisée mais elle reste la France. Elle est debout face à cette barbarie indicible, innommable, absurde que veut lui faire subir un pseudo-Etat islamo-fasciste : Daesh », a-t-il publié sur sa page Facebook.
Au Maroc, une fetwa
sur le jihad
24 heures seulement après les attentats qui ont frappé Paris, le Conseil supérieur des oulémas publie une fetwa pour clarifier "ce qui est réellement le jihad en islam et ce qui ne l’est pas et relève du terrorisme, de l’agression, de la terreur et du massacre d’âmes innocentes, actes formellement bannis par la religion islamique". La définition des oulémas du Maroc est sans la moindre ambiguïté. L’islam ne permet à aucun individu ou groupe de proclamer le jihad de leur propre chef, sa proclamation du jihad relevant «du ressort exclusif du grand imam à qui l’islam a donné le droit exclusif de le proclamer, d’y appeler et de l’organiser ».
A Rabat, la solidarité s’organise. « Prayforparis » est retwitté des millions de fois. Le décès d’un jeune architecte marocain établi à Paris bouleverse les internautes. «Nous sommes tous concernés». «La terreur n’a pas de frontière ni de nationalité ». Les messages fusent.
Dans la journée du samedi 14 novembre, sur les réseaux sociaux, de jeunes Casablancais ont appelé à l’organisation d’un sit-in dimanche à 18 heures devant le consulat français à Casablanca. «Nombreux, nous devons exprimer notre solidarité, compassion, et rejet catégorique du terrorisme abject...d'où qu'il vienne», a posté en appui à l’initiative Abdelmalek Ketanni, figure dynamique de la société civile. Ne pas céder à la terreur. Rester debout pour combattre la barbarie. Paris ne saurait être une ville morte, désertée, boycottée. Depuis le Maroc, les vols de la Royal Air Maroc en direction de Paris et de la France sont maintenus. Les personnes souhaitant décaler leurs vols peuvent le faire gratuitement, a annoncé la compagnie aérienne nationale.
Un ressortissant marocain tué et un autre blessé
«Dans le cadre de la Haute sollicitude de Sa Majesté le Roi, que Dieu l'assiste, à l'égard des ressortissants marocains résidant à l'étranger, une cellule de crise regroupant l'ambassade du Royaume en France, les consulats du Royaume à Paris, à Colombes et à Villemomble a été mise en place», dès l'annonce de ces événements, ajoute la même source, précisant que les contacts ont été aussitôt établis avec les autorités locales en vue d'identifier et de porter assistance aux éventuelles victimes marocaines.
«A ce jour et selon les informations recueillies, un ressortissant marocain a trouvé la mort et un autre a été blessé», souligne le communiqué, notant que l'ambassade a transmis à la famille du défunt les condoléances de Sa Majesté le Roi et Son soutien dans cette épreuve tragique. La seconde victime, qui est hospitalisée, a subi une intervention chirurgicale à la jambe, sans que ses jours ne soient en danger, a indiqué la même source, faisant savoir que la cellule demeure mobilisée jusqu'à l'identification complète de l'ensemble des victimes.