L’assemblée a été sanctionnée par l’élection du bureau de l’Association composé comme suit : le professeur Ahmed Benmansour, comme président, l’acteur Omar Azzouzi, vice-président, Ahmed Skalli, deuxième vice-président et président de la section européenne de l’association, alors que le secrétariat général a été confié à Abdelilah Hasbi et, à son second, Mustapha Benhida.
Un film documentaire a été projeté à cette occasion et présenté par l’actrice Amal Tammar et Omar Azzouzi, qui a relaté quelques faits marquants de la carrière de Abdelouahab Doukkali.
L’on se demande, à juste titre, si la carrière de cet artiste hors pair ne mérite pas un long métrage, tant il a marqué la scène de la chanson depuis la fin des années 50. Une longue carrière au cours de laquelle il a touché avec brio à plusieurs styles allant de la chanson moderne à la chanson classique, en passant par des compositions à l’occidentale et même le rap dont il est, à n’en point douter, le précurseur. Et il n’y a pas que le rap car Doukkali a depuis toujours été en avance et a anticipé la plupart des tendances qui se sont succédé avec beaucoup de réussite. C’est dans ce sens que l’on dit de lui qu’il est le seul à avoir transcendé les générations pour rester au-dessus du lot.
En effet, les succès de Abdelouahab Doukkali ne se comptent plus, parce que toutes ses chansons sans exception aucune, ont rencontré un succès retentissant. Sa réputation a dépassé les frontières bien avant que les chanteurs marocains ne commencent à aller émigrer en Orient. « Mana Illa Bachar » a été reprise par plusieurs chanteurs arabes et n’a pas pris une seule ride. D’ailleurs, c’est avec un plaisir toujours renouvelé qu’on l’écoute.
Et tant qu’artiste accompli, Doukkali ne s’intéresse pas seulement à la musique arabe. Il connaît parfaitement les grands maîtres de la musique classique, les grands cinéastes, arabes et autres, les meilleurs artistes. A ses heures creuses, et il ne doit pas en avoir beaucoup, il n’hésite pas à faire un portrait ou reproduire une nature morte qui s’offre à son regard.
Ainsi, à l’occasion de l’assemblée constitutive de l’Association « Les amis de Abdelouahab Doukkali », nombreux sont ceux qui sont intervenus pour lui rendre un vibrant hommage et évoquer, un tant soit peu, ses mérites. L’artiste peintre, Abdellatif Zine, a profité de l’occasion pour saluer cette initiative et louer les qualités de Doukkali, tout comme la poétesse Khadija Belaouij qui a lu un poème écrit pour cette circonstance. La soirée a également connu l’interprétation de chansons amazighes et la cerise sur le gâteau, l’interprétation par Abdelouahab Doukkali de sa célèbre chanson « Mana Illa Bachar », accompagné par un orchestre formé d’étudiants en médecine à Marrakech.
Etaient également présents, l’ancienne ministre de la Culture Touria Jabrane, le chanteur Abdelmounaim Jamai et Hassan Mégri.
Un événement de taille s’il en est. Toujours est-il, comme l’a indiqué le vice-président de l’Association, Omar Azzouzi, cette initiative ambitionne de rendre hommage à l’un des symbôles non seulement de la chanson marocaine mais de la culture marocaine, car Abdelouahab Doukkali est l’un des piliers de cette culture. Aussi, a-t-il précisé, la création de l’Association s’inscrit dans l’esprit de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) qui, contrairement à ce qu’on pourrait penser, n’est pas seulement consacrée aux aspects sociaux et économiques, mais les transcende pour toucher également les volets artistique et culturel.