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Les actifs chômeurs sont relativement plus diplômés que les actifs occupés

38% des actifs occupés sont diplômés de l’enseignement général et 9,8% de la formation professionnelle, selon le HCP

Vendredi 4 Mai 2018

Les taux de diplômés de l’enseignement général et de la  formation professionnelle les plus élevés se trouvent dans la population en chômage, indique une récente étude publiée par le Haut-commissariat au plan (HCP) soulignant qu’ils sont respectivement près de 48% et 17% environ.
L’étude dont les principales conclusions ont été présentées mercredi au siège de l’organisme public, à Rabat, fait toutefois observer que la population du Maroc en emploi compte plus de diplômés que la population active, avec respectivement près de 48% et 51%.
Par ailleurs, selon les chiffres collectés par le HCP, les diplômés de l’enseignement général aussi bien que ceux de la formation professionnelle en constituent un pourcentage plus faible, avec respectivement 38% au lieu de 40% et près de 10% au lieu de 11%.
Cette valorisation relative du niveau de qualification générale de la population en chômage trouve son origine dans le différentiel d’impact de ce dernier sur le type de formation et les niveaux de qualification et de diplôme, explique le HCP.
Selon Ahmed Lahlimi, « globalement, le taux de chômage des diplômés de l’enseignement général est en moyenne annuelle de près de 20% et avoisine 26% environ dans la catégorie des diplômés de la formation professionnelle et près de 11,2% dans celle des actifs occupés sans diplôme ».
Autre observation relevée par le ministre: le taux de chômage a tendance à s’élever de la base au sommet de la pyramide des niveaux de formation et des diplômes de la formation professionnelle, alors que cette tendance est globalement inverse dans le cas de la pyramide des niveaux et des diplômes de l’enseignement général.
Le Haut-commissaire fait ainsi observer que « les taux de chômage baissent avec les diplômes de l’enseignement général, du niveau secondaire, collégial jusqu’au niveau du DEUG, passant de 22% environ à 15% respectivement et vont au-delà de la licence à environ 19% parmi les licenciés, à 16% parmi les DEA/DES/Master, pour baisser à 7,7% parmi les ingénieurs et cadres supérieurs et à 4% parmi les docteurs ».
Si l’assertion selon laquelle le taux chômage s’élèverait systématiquement avec les niveaux de diplômes au Maroc est à nuancer, le Haut-commissaire affirme en revanche qu’elle est parfaitement fondée en ce qui concerne la formation professionnelle.
En effet, il explique que le chômage des diplômés de la formation professionnelle augmente d’environ 21% parmi les diplômés d’initiation professionnelle, à 26% parmi les diplômés spécialisés, à 29% parmi les qualifiés et à près de 27% parmi les techniciens spécialisés.
A noter que plus de la moitié de la population active occupée (52,2%) ne détient aucun diplôme contre 34,2% pour la population en chômage. L’étude, qui s’est intéressée à la population active par diplôme, indique que 47,8% parmi la première population et 65,8% parmi la seconde ont au moins le certificat primaire. Cette répartition montre en conséquence que les actifs chômeurs sont relativement plus diplômés que les actifs occupés.
Il ressort aussi de l’étude que 38% des actifs occupés sont diplômés de l’enseignement général et 9,8% ont un diplôme de formation professionnelle. Ces proportions, parmi la population en chômage, sont de 48,4% et de 17,4% respectivement.
Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement général est de 19,7% contre 25,5% pour les diplômés de la formation professionnelle et 11,2% pour les actifs occupés sans diplôme.
L’autre enseignement suggéré par l’étude vient de la structure de l’adéquation qui fait état de neuf actifs occupés sur dix en situation d’adéquation ou de surclassement.
« La correspondance entre les catégories selon le diplôme et celle selon la profession exercée montrent que 45,7% de la population active occupée est en situation d’adéquation, 7,6% en situation de déclassement et 46,7% en situation de surclassement », explique le HCP soulignant que le taux de déclassement passe au double si l’on se limite aux diplômés seulement en écartant les sans diplômes (16,1%).
En détail, en ce qui concerne de l’adéquation par diplôme, Ahmed Lahlimi note qu’en emploi, avec un taux moyen national de 7,6% parmi l’ensemble des diplômés, les diplômés de la formation professionnelle enregistrent un taux global de déclassement trois fois supérieur à celui qui affecte les diplômés de l’enseignement général.
En effet, « les diplômés de l’enseignement général ont enregistré un taux de déclassement de 11,6% contre 33,6% pour les diplômes de formation professionnelle, soit trois fois », relève le HCP ajoutant que le taux d’adéquation des diplômés de formation professionnelle, de 58,5%, est légèrement supérieur à celui des diplômés de l’enseignement général, de 51,4%.
Ainsi, l’étude conclut que les diplômés de formation professionnelle actifs ont tendance à être plutôt déclassés que surclassés.
Pour le ministre, la « disparité entre les taux de déclassement des diplômés des deux types d’enseignement se retrouve aussi bien au niveau des professions exercées par leurs détenteurs que dans les métiers que ces derniers exercent et les secteurs d’activité qui les emploient ».
A noter que les déclassements restent particulièrement élevés dans «l’agriculture, sylviculture et pêche», «l’industrie extractive et manufacturière», ou encore le BTP où l’offre d’emplois est élevée et peu qualifiée.
En revanche, ils ont tendance à se réduire dans l’administration publique, l’enseignement et la santé, dont les emplois exigent plus de qualification, affirme le HCP.
Commentant ce point, Ahmed Lahlimi  précise que « les déclassements, parmi la catégorie des diplômés, sont relativement insignifiants dans les professions où le recrutement obéit à un référenciel strict de compétences ou encore celles dont l’exercice est subordonné à des formations spécifiques ».
Ainsi, il constate que l’adéquation entre emplois et formations ressort d’une façon notoire dans les professions relevant, par exemple, du système financier, de l’administration publique, de la santé ou encore des domaines religieux ou sécuritaire.
Concernant l’adéquation par profession, il ressort que deux groupes de professions (72,4%) enregistrent les taux de déclassement les plus importants. L’étude pointe du doigt les « employés» (20,9%) et des « manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers » (15,1%). Ces deux catégories représentent respectivement 38,8% et 33,6% des actifs occupés en situation de déclassement.
Précisons que les employés administratifs enregistrent le taux de déclassement le plus élevé (39,9%) parmi les « employés » et qu’ils sont suivis par les personnes des services de sécurité avec une personne déclassée sur cinq (20,6%) et les employés de commerce avec un taux de déclassement de 11,1%.
Quant aux sous-groupes des « manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers », ils enregistrent des taux de déclassement relativement importants. Avec en premier, les manœuvres et manutentionnaires des industries (38,7%) et en second position les manœuvres et manutentionnaires des mines (24,2%).
S’agissant de l’adéquation par secteur d’activité économique, l’étude revèle que tous les secteurs embauchent des diplômés en situation de déclassement.  Le secteur des « autres services marchands» emploie 19,6% des déclassés au niveau national; il est suivi par le secteur de l’« administration publique, l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale » (17,8%) et le secteur du « commerce et réparation d’automobiles et de motocycles » (17,3%).
Signalons que cette étude a adopté une approche dite normative et qu’elle repose sur la correspondance entre le niveau de formation et celui de qualification qu’exige la profession suite à une catégorisation de la population active occupée selon la nomenclature analytique des professions 2014 et la nomenclature nationale des diplômes 2014, selon le HCP.

Alain Bouithy

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