Les Syriens du Maroc se constituent en association

En effet, les ennuis  des Syriens demandeurs d’asile au Maroc se ramassent à la pelle. C’est le cas du statut de réfugié qui n’a pas encore été accordé aux 900 demandeurs d’asile syriens ;  de l’interdiction d’octroi de visas d’entrée aux Syriens désirant immigrer  au Maroc ; de la question des cartes de résident pour beaucoup de Syriens dont les passeports sont arrivés à terme.  C’est le cas également du  manque de soutien financier aux familles ayant fui les affres de la guerre et qui se sont fraîchement installées au Maroc. «La situation des Syriens est difficile et on a le sentiment d’être des laissés-pour-compte. Même le HCR Maroc qui est censé prendre en charge notre situation, nous a abandonnés», nous a-t-il confié.

Pour certains observateurs, le feu vert accordé pour la création de cette association reflète un certain assouplissement de la part des pouvoirs publics. En effet, les autorités ont toujours traité le dossier des Syriens avec prudence. Pour eux, ces derniers sont soit d’acolytes du régime de Bachar Al-Assad, ou des djihadistes et dans les deux cas il faut être vigilant. Le Maroc craint que cette diaspora s’implique dans l’appui aux mouvements rebelles ou pro-régime.  Pourtant, nos sources sont unanimes à considérer que les autorités marocaines ont donné leur aval après avoir réalisé que la création d’une telle ONG ne représente pas un vrai danger.   «Les Syriens du Maroc  n’ont ni un  poids démographique considérable ni des sources de financement importantes pour prétendre influencer le débat qui touche leur pays d’origine», nous a confié une source sollicitant l’anonymat avant d’ajouter : «Si le Maroc a permis la création de pareilles associations pour d’autres nationalités, pourquoi va-t-il interdire aux Syriens d’en créer une?».