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Lors d’une conférence de presse organisée hier au siège de l’association à Rabat, les dirigeants de l’ADFM ont dénoncé le fait que ces critères favorisent les hommes au détriment des femmes soulaliyates.
Selon Khadija Ouledmmou, membre de l’ADFM chargée du dossier des femmes soulaliyates, cette conférence de presse a eu pour objectif de tirer la sonnette d’alarme et d’attirer l’attention des responsables du ministère de l’Intérieur sur l’injustice faite aux Soulaliyates de Rhaouna. Il s’agit de 267 femmes qui se sentent lésées par la décision de cette commune qui a décidé d’octroyer trois parcelles à chaque homme et une seule aux femmes.
En ce sens, elle a rappelé que les critères adoptés par la commune pour la répartition des parcelles de terre contredisent les dispositions de la Constitution de 2011 consacrant l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les droits et violent notamment une circulaire du ministère de l’Intérieur datée du 30 mars 2012 et reconnaissant le droit des Soulaliyates à bénéficier des mêmes droits que les hommes en matière de terres collectives.
«Nous avons entamé des démarches et nous avons eu des contacts fructueux avec le gouverneur. Car celui-ci nous a promis de régler ce dossier dans le cadre de la loi », nous a affirmé Khadija Ouledmmou, ajoutant qu’une délégation de l’ADFM sera présente lors du tirage au sort à la commune Rhaouna.
Il convient de rappeler que l’ADFM s’est engagée à fond dans le dossier des femmes soulaliyates au titre d’ayants droit des terres collectives depuis 2007 en menant une large campagne de plaidoyer auprès des pouvoirs publics et a mis en place un partenariat opérationnel avec le ministère de l’Intérieur, aux niveaux central, régional et local.
Il convient de préciser que, selon la définition officielle, « les terres collectives sont celles qui appartiennent collectivement à un groupement d’habitants faisant partie d’une même origine et descendant d’une même ethnie ». Ces terres sont régies par une série de textes législatifs dont le plus ancien est le Dahir de 1919 qui organise la tutelle administrative de ces biens collectifs et en réglemente la gestion et l’aliénation et à travers lequel, les terres collectives sont soumises à la tutelle du ministère de l’Intérieur.
Estimées aujourd’hui à près de 15 millions d’hectares, ces terres représentent un important réservoir foncier et un enjeu économique de poids.
Il convient également de rappeler que le mouvement des Soulaliyates a pris naissance en 2007 avec l’acceptation par l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) de soutenir la cause d’un groupe de femmes de la collectivité des Haddada (Kénitra) venues se plaindre de l’injustice qu’elles subissent depuis plusieurs années : à chaque cession de terres, leurs frères recevaient des indemnisations dont elles étaient exclues. A la tête de ces femmes, il y avait Rqia Bellot, une ancienne fonctionnaire à la retraite qui vivait à Rabat. Après avoir accepté de soutenir ces dernières, l’ADFM et Rqia Bellot contactèrent les soulaliyates des autres collectivités. Peu à peu, leur initiative s’est transformée en mobilisation nationale revendiquant le droit de toutes les femmes des tribus du Maroc à bénéficier de toute répartition des terres collectives.