Les Sahraouis obligés de voter aux présidentielles algériennes

Les milices du Polisario poursuivent leurs persécutions dans les camps de Tindouf


Ahmadou El-Katab
Lundi 21 Avril 2014

Les Sahraouis obligés de voter aux présidentielles algériennes
La nuit du lundi 14 avril a été marquée par une vague de descentes des milices du Polisario dans les domiciles de fortune occupés par les Sahraouis des camps de Tindouf. Ces enquêtes faisant suite aux demandes d’aide adressées par certains jeunes au HCR  demandant de les aider à regagner leur patrie, le Maroc. 
Parmi ces jeunes gens, le militant Mohamed Mauloud Mohamed Ali Boushab, devenu célèbre dans les camps suite à la grève de la faim qu’il avait menée, l’an dernier dans le camp d’El-Ayoune, à l’est de Tindouf pour dénoncer l’oppression que subissent les habitants des camps. Grève qui lui avait valu d’être incarcéré avec plusieurs de ses compagnons, après leur tentative de forcer l’entrée des bureaux où Abdelaziz présidait une réunion sécuritaire. Libéré quelques semaines après, ce groupe a tenté à plusieurs reprises de fuir les camps pour rejoindre la mère patrie, via la Mauritanie. Ces tentatives sont restées vaines, du fait du blocus imposé aux camps par les milices du Polisario et l’armée algérienne.
 Les signataires de ces demandes ont affirmé que les centaines de familles sahraouies vivant dans les camps qui ont visité les provinces marocaines du Sud dans le cadre des visites familiales sous l’égide du HCR ou par leurs propres moyens munis de passeports mauritaniens, espagnols ou même algériens, sont unanimes à témoigner que les Sahraouis  y mènent une vie heureuse dans un climat de sécurité, de stabilité, de liberté de circulation, d’expression et d’engagement politique. Ils affirment également que les Sahraouis y ont également le droit de propriété et jouissent de tous les droits. Cette réalité a démenti  la fausse opinion que se faisaient les Sahraouis, ce qui  les a amenés à vouloir  rallier la mère patrie où tous les droits et toutes les conditions de vie sont garantis. Ce qui n’est pas le cas dans les camps de Tindouf qu’ils ont comparés à une caserne ou à une cellule de prison où des gardes-chiourmes et des tortionnaires sévissent en toute liberté.
Les auteurs de ces appels à l’aide ont insisté sur le fait que le conflit du Sahara est la conséquence d’une étape révolue. Aujourd’hui, le Maroc offre un climat qui garantit aux Sahraouis une vie  digne reconnaissant leurs spécificités politiques et culturelles, à travers l’Initiative de l’autonomie interne. 
Aussi, les signataires demandent-ils donc au secrétaire général de l’ONU d’accorder plus d’attention aux Sahraouis des camps qui sont les premiers concernés par les résolutions onusiennes qui, disent-ils, prennent rarement en compte leur volonté, bien qu’ils soient les plus sérieux dans la recherche d’une solution du fait des souffrances qu’ils endurent depuis une quarantaine d’années dans les camps de Tindouf et de la répression aveugle qu’ils y subissent au vu et au su de tout le monde.
Les signataires dénoncent également la participation aux élections algériennes qu’impose la direction du Polisario aux Sahraouis.   A l’occasion des dernières présidentielles, les différents corps de la sûreté algérienne qui surveillent les camps, ont levé momentanément le blocus qu’ils imposent aux Sahraouis depuis des mois, au prétexte de lutter contre la contrebande. Cette participation obligatoire  aux présidentielles algériennes ne concerne pas uniquement les résidents. Plusieurs responsables du Polisario ont donné l’exemple. Ainsi en a-t-il été du soi-disant « ministre » de la Défense, Mohamed Lamine Bouhali, un citoyen algérien et Khadija Hamdi, la pseudo-« ministre », épouse de Mohamed Abdelaziz. Le père de cette dernière était, par ailleurs, le maire de Tindouf avant même la création du Polisario. Quant aux autres dignitaires originaires du Sahara ou de Mauritanie, ils disposent tous du  passeport diplomatique algérien.
Ces élections ne sont pas, d’ailleurs, les seules auxquelles les Sahraouis ont été forcés de participer. Avant les présidentielles algériennes, ils avaient fait de même lors des législatives mauritaniennes.
Cette participation massive aux élections de ces deux pays qui n’est guère une nouveauté, a, néanmoins  le mérite de démontrer que la population des camps n’est pas uniquement constituée de Sahraouis originaires de nos provinces sahariennes récupérées, comme le prétend le Polisario. Une évidence qui émerge des sables du désert à chaque rendez-vous avec les urnes, pas seulement en Algérie mais également en Mauritanie.


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