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Les intervenants étaient unanimes pour saluer toutes les initiatives qui ont égrené la vie nationale depuis le début du processus démocratique. Le Maroc a entrepris ces dernières années plusieurs réformes visant, entre autres, à inscrire l'approche genre dans les politiques publiques. Ces réformes ont été appuyées par le nouveau texte constitutionnel. Son article 19 est devenu, désormais, une référence en la matière en ce sens qu'il prévoit l'égalité des droits et des libertés entre l'homme et la femme. Une «autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination» a été prévue par la Loi suprême. Le Constituant a tenu à constitutionnaliser les acquis antérieurs, notamment en ce qui concerne la ratification de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Le décor est planté. Mais la représentativité indigne des femmes au gouvernement Benkirane impose une remise des pendules à l'heure. Et le premier flop du gouvernement pointe déjà le nez.
A quoi est dû ce dysfonctionnement? Est-ce au fait que le chef du gouvernement qui n'a pas veillé au respect des dispositions constitutionnelles ou bien la faute incombe plutôt aux partis qui n'ont pas présenté de femmes? La responsabilité est apparemment partagée. Encore une fois les partis sont pointés du doigt. La réalité est malheureusement loin d'être réjouissante. Loin des discours pompeux sur l'égalité et les droits des femmes, les partis ne sont pas aussi respectueux de ces principes. La représentativité féminine dans leurs instances est minime, voire médiocre. Une véritable révolution s'impose à ce niveauSur quel créneau faut-il intervenir dans ce cas ? Pour parer au plus urgent, il faudra que l'«Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination» voie le jour. Ce sera un outil de veille à même de contrôler le respect de la parité. Agir sur les lois organiques semble être une bonne stratégie. Celles qui ont été déjà édictées devraient être modifiées afin que la représentativité des femmes y soit mieux respectée. Idem pour les 17 lois organiques restantes. Les instances de gouvernance (le Conseil de la concurrence, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, etc.), quant à elles, et telles qu'elles se présentent aujourd'hui, sont loin de renvoyer l'image d'instances soucieuses d'une représentativité démocratique des femmes. Il y a lieu d'édicter des lois modificatives dans ce sens. Il va sans dire que les hautes fonctions ne devraient pas être l'apanage des seuls hommes. Il faut compter sur les femmes également dans les centres de décision.
Par ailleurs et afin de sauver ce qui peut l'être, l'une des propositions consiste à faire signer aux partis une charte de déontologie. D'autres intervenantes vont dans le sens d'une marche nationale étant donné que la rue demeure encore le meilleur moyen de tâter le pouls des citoyens.
Pour sa part, Nouzha Skalli, ancien ministre PPS de la Famille et du Développement social et actuelle parlementaire, nous a fait la déclaration suivante : «Alors que la Constitution marocaine prévoit la nécessité pour l'Etat d'agir en vue de la réalisation de la parité entre les sexes, le gouvernement dans sa nouvelle configuration ne compte qu'une seule femme. C'est inexcusable. Dans ce cas, un remaniement urgent du gouvernement devrait figurer dans sa déclaration. Par ailleurs, la mise en œuvre de l'agenda gouvernemental de l'égalité pour la période 2011-2015 devrait compter parmi les priorités du gouvernement. C'est un plan d'action qui comporte des mesures urgentes pour éliminer toutes les formes de discrimination quelles qu'elles soient. Une sorte de feuille de route afin d'atteindre les Objectifs millénaires pour le développement. C'est un travail de longue haleine qui a duré plus de 2 ans ». D'autres militantes du PPS vont dans le même sens qu'elle et réclament sinon un remaniement ministériel, du moins que l'injustice faite aux femmes soit levée dans les plus brefs délais.
Il est à noter par ailleurs que le bureau politique de ce parti qui n'a présenté aucune femme à un éventuel poste ministériel, a rendu public, à l'issue de sa réunion tenue mardi dernier, un communiqué dans lequel il a fait le point sur la conjoncture politique en liaison avec la formation du gouvernement Benkirane. Il a, dans ce sens, exprimé « son immense regret quant à la représentativité injuste des femmes au sein du nouveau gouvernement et appelle les partis de la majorité à remédier à ce dysfonctionnement dans les plus brefs délais et de la manière la plus appropriée qui renforce les acquis démocratiques et politiques réalisés en faveur de la femme marocaine dans le cadre des efforts soutenus destinés à concrétiser les contenus du projet de société démocratique et moderniste par notre pays ».