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Il a, dans ce cadre, rappelé quelques faits. Notamment que lorsque le gouvernement des Pays-Bas a réduit de 40% en 2013 les pensions des retraités marocains ayant travaillé dans ce pays et qui résident, à présent, au Maroc, Rabat n’a pas réagi, et ce sont les associations de la société civile hollandaise qui ont attaqué cette décision devant la justice néerlandaise. Laquelle a tranché, en fin de compte, en faveur des retraités, puisque la décision d’Amsterdam enfreignait les dispositions de la convention de 1972 liant le Maroc aux Pays-Bas.
Abdou Menebhi a également précisé que l’accord qui a été finalisé en septembre dernier devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2016, mais qu’une lettre adressée par le ministre néerlandais du Travail et des Affaires sociales au Parlement de son pays l’informant du fait que le Maroc avait proposé de nouvelles conditions, notamment celle concernant l’application à nos provinces sahariennes de l’ensemble des dispositions y contenues, a poussé les élus à suspendre le processus de ratification dudit document.
Pour le président d’EMCEMO, cette nouvelle condition marocaine l’a surpris au regard du fait que la position des Pays-Bas dans ce dossier est connue au moins depuis 2006. Le gouvernement marocain avait donc la possibilité d’évoquer ce point avec les autorités néerlandaises depuis cette date, et il aurait dû également le faire à l’entame des négociations avec ce pays pour le renouvellement de cet accord. Le Maroc, selon lui, avait en main plusieurs cartes pour faire pression sur le gouvernement des Pays-Bas. Mais il s’est abstenu de les utiliser. «Nous avons lu récemment que le Maroc avait passé commande pour l’achat de navires de guerre hollandais. Il rend aussi service à ce pays en matière de lutte contre le terrorisme. Notre pays doit donc utiliser ses cartes pour défendre ses intérêts», a-t-il précisé avant de qualifier la diplomatie marocaine de «faible».
Face à cette situation, Abdou Menebhi a appelé le gouvernement à assumer ses responsabilités en cas d’abrogation éventuelle de cet accord. Il lui a, dans ce sens, proposé de suppléer à la défaillance néerlandaise en permettant à tous les Marocains y compris les veuves et les enfants qui seront lésés par cette abrogation de percevoir leur dû. Il a également appelé l’Exécutif à mettre fin à sa collaboration avec les autorités néerlandaises en matière de contrôle des biens acquis dans la mère-patrie par plus de 7000 retraités marocains résidant aux Pays-Bas. Ce contrôle se fonde sur des rapports « non-précis » des mokkadems et chioukhs. Pour le président d’EMCEMO, cette pratique est abusive et il faut y faire face par tous les moyens. Dans ce sens, il a annoncé qu’il va porter plainte contre cette pratique devant les tribunaux hollandais et même européens. Et si les autorités marocaines ne mettent pas un terme à leur collaboration avec leurs homologues néerlandaises, il va élire domicile chez des avocats marocains pour ester en justice contre le gouvernement marocain pour l’obliger à mettre fin à cette pratique qui porte atteinte aux intérêts des Marocains résidant aux Pays-Bas.
La question de la représentation parlementaire des Marocains du monde a été également débattue lors de cette conférence de presse modérée par Mustapha Znaidi. Abdelkrim Belguendouz, spécialiste des questions migratoires a, dans ce cadre, rappelé que le discours de S.M le Roi Mohammed VI en 2006 a ouvert la voie devant les Marocains du monde pour participer aux élections et que les dispositions de la Constitution de 2011 sont allées dans le même sens.
L’intervenant a, néanmoins, critiqué le retard pris pour la traduction de cette promesse en actes concrets. Ceci d’autant plus que le gouvernement a annoncé récemment la révision des listes électorales générales avant la fin de ce mois.
Il a remarqué que le gouvernement n’a préparé aucun texte de loi dans ce sens tout en rappelant que des partis politiques représentés au Parlement ont assumé leurs responsabilités en présentant des projets de loi. Notamment l’USFP en février 2014, l’Istiqlal qui en a fait de même en avril de la même année, et le PJD qui a déposé sa copie en septembre 2014. La Commission de l’Intérieur à la Chambre des représentants avait entamé la discussion de ces projets et il a fallu connaître la position du gouvernement. Celui-ci, selon l’intervenant, avait demandé le report de la discussion de ce projet jusqu’à la fin des élections locales et régionales. Depuis lors il est en stand-by. «Ce n’est pas sérieux», a-t-il martelé avant d’ajouter qu’il faut en toute urgence revoir la loi électorale et la loi organique de la Chambre des représentants.
Pour permettre la participation effective des Marocains du monde aux élections législatives de 2016, il faudra leur permettre de s’inscrire sur les listes électorales dans les consulats du Maroc, a conclu M. Belguendouz.