Les JO de la jeunesse pas seulement des "mini-Jeux"

Peu de concurrents des premiers Jeux olympiques d'hiver de la jeunesse (JOJ) à Innsbruck participeront aux "vrais" JO, mais, pour le Comité international olympique (CIO), les JOJ ne se limitent pas à des "mini-JO" et servent tant à la détection de jeunes talents qu'à la promotion de "l'esprit olympique".
"Il est évident que l'on va découvrir de nouveaux talents", explique à l'AFP Edgar Grospiron, champion olympique français de ski acrobatique en 1992 à Albertville (Savoie) et chef de la délégation tricolore pour les JOJ, qui ont débuté vendredi et s'achèvent dimanche.
"Je suis à la fois heureux de voir la fraîcheur et l'enthousiasme de ces jeunes pour leur vie et leur sport. Dans le même temps, je ne suis pas surpris, parce qu'on n'arrive pas à ce niveau-là si on n'est pas passionné par ce que l'on fait", a-t-il souligné. "Il est certain que l'on retrouvera aux Jeux olympiques des athlètes passés par les JOJ", explique à l'AFP le Suisse Gilbert Felli, directeur général du CIO. Le millier de jeunes en compétition à Innsbruck figurent parmi "les athlètes du futur", ajoute-t-il.

Un sur trois à Sotchi en 2014?
Ce fut déjà le cas après les premiers Jeux olympiques d'été de la jeunesse, organisés à Singapour en 2010, dont plusieurs participants se préparent pour être à Londres cet été.
Toutefois, la probabilité de voir les sportifs des JOJ accéder à de "vrais" JO est assez mince. "Pas beaucoup" seront présents aux prochains Jeux d'hiver à Sotchi (Russie) en 2014, a d'ailleurs admis le président du CIO, le Belge Jacques Rogge.
"A cet âge-là, il y a des athlètes qui sont très prometteurs, mais qui ne vont pas aller plus loin, soit parce qu'ils ont atteint le maximum de leurs capacités sportives, soit parce qu'ils vont faire d'autres choix dans leur vie", indique Gilbert Felli.
"Le sport est ainsi fait qu'on ne peut pas savoir si un adolescent ou un junior va automatiquement devenir un grand champion. Il y a tellement de facteurs qui entrent en ligne de compte...". "Mais, on est presque sûrs que tous ceux qui arriveront au sommet seront plus ou moins passés par les JOJ".
Le président du Comité olympique australien, Karl Stoss, s'avance un peu plus, prédisant qu'un sportif sur trois présent à Innsbruck pourrait faire partie des délégations qui iront à Sotchi.
Développer la pratique du sport
"C'est une compétition tout à fait complémentaire des Jeux olympiques, ajoute Grospiron. Il y a des jeunes qui ne sont pas tout à fait mûrs pour que leur talent éclate à ce moment-là mais qui vont, grâce aux Jeux olympiques de la jeunesse, accélérer leur progression. Ils seront prêts pour des Jeux olympiques, les prochains à Sotchi ou les suivants à Pyeongchang (Corée du Sud) en 2018".
Au-delà des médailles et de la probabilité de voir certains sportifs des JOJ devenir de grands champions, le CIO veut faire prendre conscience aux jeunes qu'ils vont être des modèles dans l'avenir.
"Pour nous, le but c'est d'avoir des athlètes qui sont des champions, c'est-à-dire des athlètes qui ont compris ce que c'était que d'être un modèle, qui ont compris ce que c'était d'être un ambassadeur", précise Gilbert Felli. "Nous devrions encourager les jeunes à faire du sport. On ne devrait pas se contenter de se plaindre de l'état de notre jeunesse, qu'elle ne fait que traîner dans la rue ou rester assise devant un ordinateur. Nous devrions la motiver à bouger et c'est quelque chose que nous sommes capables de faire avec de tels évènements", conclut Karl Stoss.