"Mort à l'Amérique", "A bas Israël" et "A bas l'Arabie Saoudite" ont été les slogans clamés lors de la commémoration de cet anniversaire, le premier depuis la conclusion en juillet de l'accord nucléaire entre l'Iran et les grandes puissances, dont les Etats-Unis.
Le 4 novembre 1979, quelques mois après la révolution islamique, des étudiants avaient envahi l'ambassade américaine. Des diplomates américains avaient été pris en otages pendant 444 jours, entraînant la rupture des relations diplomatiques entre l'Iran et les Etats-Unis, qui n'ont jamais été rétablies.
Le procureur général d'Iran, Ebrahim Raisie, a jugé dans un discours que "la liste des atrocités américaines" était longue, citant "l'esclavage", le "mauvais traitement des Indiens et des Noirs" aux Etats-Unis et, à l'étranger, "la violation des conventions internationales" en matière d'écoutes, ainsi que la politique de Washington en Irak qui a fait "300.000 morts irakiens et 120.000 blessés". "Les Etats-Unis devront répondre de leurs atrocités devant la justice", a-t-il lancé.
D'autres manifestations ont eu lieu à travers l'Iran à l'occasion de cette journée anniversaire baptisée "Journée nationale de lutte contre l'arrogance globale".
La dénonciation de "l'arrogance" américaine et la mise en garde contre les tentatives "d'infiltration" sous toutes ses formes de la société iranienne par les Etats-Unis, sont les thèmes récurrents des interventions du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.
Selon lui, l'accord nucléaire qui va permettre la levée des sanctions internationales contre l'Iran en échange de son engagement à limiter son programme nucléaire civil et à renoncer à l'arme atomique, ne doit surtout pas avoir pour effet la "soumission" de l'Iran aux intérêts étrangers, tout particulièrement américains.
Par ailleurs, trois journalistes iraniens proches des réformateurs ont été arrêtés, selon des agences de presse locales qui n'ont pas précisé la date et les raisons de leur arrestation.
La télévision d'Etat iranienne a de son côté annoncé mardi que "les services de renseignements des Gardiens de la révolution", l'armée d'élite du régime, "ont arrêté plusieurs membres d'un réseau d'infiltration lié aux gouvernements hostiles occidentaux, qui travaillaient dans les réseaux sociaux et les médias du pays".
La télévision a ajouté que des informations supplémentaires seraient fournies plus tard.
Parmi les journalistes arrêtés figure Issa Saharkhiz, selon l'agence Ilna, proche des réformateurs. Condamné en septembre 2010 à trois ans de prison, il avait été libéré à l'issue de sa peine fin 2013. Il était accusé de propagande contre le régime de la République islamique et d'insulte au guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.
Issa Saharkhiz a été directeur des médias au ministère de la Culture durant la présidence du réformateur Mohammad Khatami (1997-2005).
Ces derniers mois, il est intervenu régulièrement sur les chaînes en persan des radios BBC et Voix de l'Amerique (VOA) pour critiquer les dirigeants du pays, en particulier le guide suprême.
Un autre journaliste arrêté, Ehsan Mazandarani, selon Ilna, dirige le quotidien réformateur Farhikhteghan, qui appartient à l'Université libre islamique, une grande institution privée.
Il avait déjà été arrêté en 2009 lors du mouvement de contestation contre la réélection de l'ex-président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad pour action contre la sécurité nationale et contact avec des étrangers.