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La présidence de communes et de régions est aujourd’hui l’enjeu majeur d’un scrutin dont il faut encore tirer les leçons. A la troisième place sur le tableau des élections communales, le PJD a raflé la mise dans les grandes villes, oscillant entre majorité absolue ou confortable. Le parti du chef du gouvernement aligne déjà ceux qui seront les maires islamistes de ce mandat : El Azami, le ministre délégué au Budget à Fès et El Omari, ministre éphémère en charge des Relations avec le Parlement et la Société civile à Casablanca. «Des alliances se noueront avec les partis de la majorité», annonce magnanime Abdelilah Benkirane. Les lâchages ont commencé. A Agadir, Tarik Kabbaj en fait l’amère expérience. Sa dissidence de l’Union socialiste des forces populaires est loin d’avoir été payante. « On a bien travaillé avec lui. Mais nous allons privilégier les représentants de la coalition gouvernementale ». Dixit le patron des islamistes et du gouvernement. Quelle sera la part des partenaires politiques du chef du gouvernement ? C’est la grande inconnue qui déterminera aussi leur capacité à négocier et à faire jouer la pondération.
Tombée dans l’escarcelle du parti de la Lampe, la gestion des grandes villes sera-t-elle «islamisée»? A Marrakech, Agadir, ou encore Tanger et Rabat –la capitale au statut spécifique- les maires seront-ils PJDistes? «La question est d’autant plus inquiétante lorsque l’on sait que dans la plupart de ces villes touristiques, il y a la crainte de voir ces villes basculer dans un rigorisme de mauvais aloi », explique cet observateur. L’islamisme se conjugue-t-il vraiment avec le tourisme? Samedi, le ministre du Tourisme, le Haraki Lahcen Haddad, se félicitait sur sa page Facebook de voir ces villes changer de majorité avec la victoire des islamistes. Pas sûr que le tourisme y gagne et reprenne des couleurs. «Il ne faut surtout pas oublier que le PJD a fait campagne sur des valeurs religieuses et non sur un programme. Les islamistes ont un modèle de société. Ils entendent le mettre en place. Et c’est au niveau des mairies qu’ils pourront ériger leur conception de la société. Dans cette conception peut surgir un tourisme dit «halal» avec par exemple des plages réservées aux femmes, des restaurants qui ferment à la tombée de la nuit et les lieux de divertissement interdits. Ce qui n’attirera pas vraiment les touristes», craint cet hôtelier.
En détenant désormais les grandes villes, le PJD se donne les moyens de sa politique « de proximité ». Tout en creusant son sillon. C’est la tactique de tous les islamistes, ici et ailleurs. Les quatre partis formant l’opposition parlementaire –USFP, Istiqlal, PAM et UC- ont une décision éminemment politique : celle de ne rejoindre aucune coalition conduite par le PJD. A Rabat, la liste FDG conduite par Omar Balafrej a adopté la même posture. « Un devoir de clarification qui doit montrer à l’opinion publique qu’en politique, les différences existent et qu’il ne faut surtout pas les gommer au nom d’intérêts politiciens. Les Marocains ont voté, choisi et doivent maintenant essayer la gestion islamiste des mairies», analyse un observateur de la chose politique.
Des lendemains d’élection qui annoncent une année 2016 résolument électoraliste. La perspective des législatives est toute proche. Les résultats du scrutin du 4 septembre ont donné des ailes au parti majoritaire. Le chef du gouvernement est en campagne et il ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Pour les élections communales et régionales, Benkirane a été le meilleur VRP de la diffamation, l’insulte, l’accusation et la menace. En observateur du scrutin, le Conseil national des droits de l’Homme a bien relevé et condamné «la violence verbale de certains leaders pendant la campagne électorale».
Les législatives seront organisées dans un an. Benkirane n’a plus qu’une seule idée en tête: rester au pouvoir en renforçant ses positions. Seules les réformes servant sa politique de reconquête passeront. Les mesures les plus électoralistes seront de mise. Quant au discours politique, les Marocains y ont déjà goûté…