-
La masse monétaire en hausse de 6,7% au troisième trimestre 2024
-
BAM : l'encours de la dette privée en hausse de 8%
-
Baisse du taux directeur : Bank Al-Maghrib confirme la reprise du cycle d'assouplissement monétaire
-
Royal Air Maroc renforce ses alliances avec les voyagistes brésiliens
-
Inversion de la pyramide des âges et taux de chômage nettement plus élevé en 2024
La question fondamentale est, cependant, de savoir ce qu’apporte INWI en termes de prix, de couverture et de diversification du contenu ? Après des semaines de tapage médiatique et commercial, le marché a eu droit à des nouveautés qui se résument en une facturation à la seconde, le Blackberry sans abonnement (mais un terminal qui est commercialisé à partir de 3200 DH) et le Windows Live Messenger. Il s’agit, en fait, de la poudre aux yeux qui a dénoté clairement de l’incapacité des opérateurs marocains à hisser les habitudes des consommateurs en réduisant les coûts et en améliorant substantiellement les offres et les services. A l’heure où la tendance au niveau mondial est au très haut débit et à la Long Terme Evolution (LTE), le débit atteint à peine 1,8mb et nous ne sommes pas encore en mesure de rêver à la e-médecine, l’e-éducation et la liste est longue.
Longtemps attendue, l’offre GSM de l’opérateur INWI (ex-Wana) n’apporte pas de nouveautés réelles ni des services à très forte valeur ajoutée à même de contribuer au développement du secteur des télécoms au Maroc.
Lors de la présentation faite, 18février 2010 à Casablanca, Frédéric Debord, directeur général de la filiale du Groupe ONA, s’est contenté d’annoncer, pour le 23 du mois courant, des promesses de baisse des tarifs : « Notre offre est en rupture avec ce qui existe sur le marché. Elle permet de réduire les tarifs de 25% à 35% grâce à la facturation à la seconde. Il s’agit aussi de démocratiser et de libéraliser davantage l’usage de la téléphonie au Maroc». Cette libéralisation est impérative d’autant plus que le Marocain consomme moyennement 60 minutes par mois contre 90 mn pour un Algérien, 120mn pour un Egyptien et 180mn pour un Turc !Lequel écart dit long sur le taux de pénétration réel de la téléphonie mobile au Maroc et surtout des efforts à être consentis par les différents opérateurs pour améliorer l’usage du cellulaire au Royaume.
Or, la tarification annoncée par INWI est loin de s’inscrire dans une logique de rupture. En réalité, un calcul simple permettra au client potentiel de se rendre compte que la tarification de l’opérateur INWI sera sur le même niveau que celle appliquée par Maroc Telecom et Méditel. D’ailleurs, le nouvel homme fort d’Inwi l’a clairement exprimé en évoquant le rôle de l’ANRT : « Ce n’est pas au régulateur de fixer les tarifs mais aux opérateurs qui ont engagé des investissements en milliards et qui attendent la rentabilisation de leurs investissements». Et d’ajouter que « le régulateur s’est rendu compte que le marché a été bloqué et souhaite introduire plus de concurrence ». L’ANRT va-t-elle mettre en place les outils et les instruments nécessaires à même d’asseoir un environnement de confiance? A cette question, Frédéric Debord se dit confiant de la mise en œuvre de la note d’orientations stratégiques.
Il faut noter que le marché est presque saturé. Le taux de pénétration a dépassé 85% à fin 2009. INWI pourra facilement avoir son parc de 2 millions de clients. Loin d’être une mince affaire, le positionnement sur ce segment du marché requiert une agressivité, non seulement commerciale, mais réelle à travers des services non encore commercialisés sur le marché marocain. Sinon, ce ne sont pas les promotions et autres techniques usées qui permettront au troisième opérateur global de s’imposer face à la concurrence, si concurrence il y a.
Il faut admettre, toutefois, que les comparaisons avec des marchés semblables montrent qu’il existe encore un fort potentiel de développement en nombre de clients mais aussi en développement des usages. La pénétration mobile a déjà dépassé les 100% dans de nombreux pays de la région. Ainsi la moyenne des minutes consommées au Maroc est 2 à 3 fois inférieure à la moyenne en Afrique du Nord. Il y a donc un gisement de croissance important sur les 3 prochaines années.
Par ailleurs, Bayn n’existera que dans 100 points de vente sur les 400 détenus jusqu’à présent. Les 300 points de vente sélectionnés selon un géomarketing spécifique seront désormais habillés aux couleurs d’Inwi. Ce seront, donc, 450 points de vente exclusifs et 2000 autres commercialiseront l’offre Inwi. L’opérateur global, fruit du partenariat entre Wana et l’opérateur koweitien Zain met la barre haut pour mettre sur le marché une offre qui rompe avec son passé. Probablement parce que les résultats de cette ancienne offre n’ont pas été à la hauteur des espérances.
«Nous ne voulons pas nous débarrasser de Bayn. Bien au contraire, la marque continuera à se développer mais nous souhaitons totalement changer les habitudes des Marocains», déclare le directeur général de Inwi, Frédéric Debord.
Pour en arriver là, plusieurs étapes ont été parcourues, notamment sur le volet technique, un des aspects «saillants» de Wana à son lancement. Toutefois, ce n’est pas le changement de look qui fera la différence.