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En effet, l’exploitation du tram casablancais engendrera une charge d’exploitation globale de l’ordre de 120 millions de dirhams sans compter les dépenses liées au suivi de la délégation du service public (10 MDH), les frais financiers des prêts (45 MDH) et les dotations pour amortissement (100 MDH). Un casse-tête qui obligera l’Etat ainsi que la commune de Casablanca à mettre la main à la poche pour se rapprocher de l’équilibre financier.
Une situation qui semble diviser les édiles entre ceux qui estiment que le déficit est normal pour le début de la période d’exploitation du réseau tramway et ceux qui pensent que le déficit signifie davantage de charges payées par les contribuables.
Ainsi, les défenseurs du déficit estiment que l’exploitation de ce secteur de service public est déficitaire partout dans le monde et que le Maroc ne fera pas exception. Pour eux, l’Etat et la commune urbaine sont conscients que le retour sur investissement ne sera pas dans l’immédiat malgré le prix fort supporté par eux.
D’ailleurs, ils avancent l’exemple de l’exploitation du tram de Rabat dont le budget d’exploitation est financé par des subventions des collectivités territoriales ainsi que les entreprises publiques et privées. Pour eux, il est clair que si les rames du tramway continuent à traverser les artères de Rabat-Salé, c’est surtout grâce aux subventions des communes des deux villes estimées à une enveloppe de 45 millions de DH et du coup, l’exploitant arrive à supporter tous les frais d’exploitation afférents aux personnels, maintenance, énergie électrique, assurance…
Les pro-déficit renvoient également leurs paires à l’exemple français qui a édicté la taxe spéciale “Versement transport (VT)”, dédiée exclusivement au développement des transports en commun via le financement de la moitié des dépenses d’investissement et de fonctionnement. Il s’agit, en effet, d’un produit prélevé sur la masse salariale des entreprises employant plus de neuf personnes, qui varie de 0,9%, notamment dans les villes de moins de 100.000 habitants, à 2,6% à Paris et dans le département des Hauts-de-Seine.
Des propos qui ne semblent pas convaincre les autres édiles de la ville qui pensent que ledit déficit risque d’engendrer des dérives financières qui reposeront sur les épaules des contribuables. « Parler des subventions de l’Etat, c’est un argument peu solide puisqu’il s’agit au fond de l’argent public », nous a déclaré un élu de la ville qui a des doutes sur le sort de ces subventions publiques et se demande si elles seront obligatoirement déductibles de ce que donne la commune.
Notre source nous a expliqué que ces inquiétudes proviennent du cas du M’dina bus, le délégataire de l’exploitation du service du transport urbain des communes du Grand Casablanca qui a vu la multiplication des subventions octroyées par l’Etat sans pour autant parvenir à rétablir l’équilibre financier de la société. « Et si la société concessionnaire n’arrive pas à établir l’équilibre escompté, serons-nous obligés de donner plus que prévu ? Devrons-nous remettre la main à la poche si les actionnaires n’ont pas leur rémunération annuelle ? », s’est-elle demandée tout en précisant que personne ne sait si le contrat d’exploitation stipule ou non que la subvention d’exploitation sera réévaluée conformément au taux de rentabilité attendu et s’il y aura une augmentation des tarifs.
Autre inquiétude et pas des moindres : les recettes du Conseil de la ville. Notre interlocuteur se demande si ces dernières seront en mesure de subventionner ce déficit. Pour notre source, la réponse est non vu les recettes et les excédents limités du budget du Conseil de la ville. « S’il y aura un effort pour combler le déficit, soyons sûrs qu’il sera sur le dos d’autres projets structurants de la ville et sur certains secteurs comme les équipements socioculturels et sportifs qui sont déjà déficients », a souligné notre source.
Le tramway va-t-il nous coûter plus cher que prévu? Affaire à suivre.