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Le sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO, réuni à Abuja, a “fermement condamné le coup d’Etat du 23 décembre”, a annoncé le président de la commission de l’organisation régionale, Mohammed Ibn Chambas.
Les dirigeants, qui s’étaient réunis à huis clos, ont “suspendu la Guinée de toutes les réunions de la CEDEAO au niveau des chefs d’Etat et des ministres, jusqu’à la restauration de l’ordre constitutionnel”, a-t-il poursuivi. Les dirigeants ont ainsi suivi la recommandation de suspendre la Guinée émise la veille par leurs chefs de la diplomatie, et emboîté le pas à l’Union africaine qui avait déjà annoncé cette mesure, à son niveau, le 29 décembre.
Une junte a pris le pouvoir en Guinée à la faveur d’un coup d’Etat, quelques heures seulement après l’annonce du décès du président Lansana Conté après 24 ans de “règne”. Elle a suspendu la Constitution et dissous le gouvernement. Soulignant son “inquiétude profonde face à la résurgence de coups d’Etat en Afrique”, le sommet d’Abuja a réitéré l’engagement de la CEDEAO en faveur de la démocratie et “son rejet de l’accès et du maintien au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels”. Les dirigeants ont aussi pris note des “efforts fournis par les différentes parties en Guinée en faveur du retour rapide à l’ordre constitutionnel”.
Ils ont notamment souligné l’engagement des nouvelles autorités guinéennes à “achever la transition en 2009 en organisant des élections crédibles, libres, justes et transparentes”.
La Guinée, qui est membre de la CEDEAO, ne pouvait siéger au sommet samedi, mais Kabiné Komara, nommé Premier ministre par la junte, avait toutefois été invité à prendre la parole.
“J’ai dit à l’assemblée que la Guinée était désireuse d’être comprise, qu’elle était désireuse de recevoir tout le support nécessaire pour qu’enfin elle puisse devenir un pays tout simplement normal”, avait-il déclaré à des journalistes après son intervention. Les dirigeants de la CEDEAO ont également énoncé une liste de mesures d’accompagnement visant à soutenir la transition en Guinée, parmi lesquelles “le maintien d’un dialogue permanent et constructif avec le CNDD, les parties prenantes en Guinée et les partenaires”. La CEDEAO et la communauté internationale “faciliteront” les opérations d’enregistrement des électeurs en vue des élections ainsi que la levée des fonds nécessaires à la tenue d’un scrutin, indique encore le communiqué. La CEDEAO est parvenue à s’accorder sur l’attitude à adopter face aux putschistes malgré des divergences. Le président sénégalais Abdoulaye Wade, seul dirigeant de la CEDEAO à avoir pris position en faveur des nouvelles autorités, n’avait pas fait le déplacement à Abuja. Les chefs d’Etat du Nigeria, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, du Liberia, de la Sierra Leone et du Togo ont pris part au sommet. Le Niger était représenté par son Premier ministre et les autres pays par des délégations de haut niveau.