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La police a évalué la foule à quelque 10.000 personnes qui ont défilé sous une chaleur écrasante, entre le parc de Sanam Luang et les bureaux du Premier ministre, gardés par des centaines de policiers et de soldats anti-émeutes.
Cette manifestation a contraint le nouveau gouvernement d’Abhisit Vejjajiva à déplacer sa réunion hebdomadaire vers la station balnéaire de Hua Hin, au sud de la capitale thaïlandaise.
Elle intervient avant un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), organisé justement à Hua Hin de vendredi à dimanche par la Thaïlande qui préside ce groupement régional.
Les “chemises rouges” ont annoncé leur intention de rester “au moins jusqu’à jeudi” autour du siège du gouvernement à Bangkok pour exiger la dissolution du Parlement, la tenue de nouvelles élections et le rétablissement de la Constitution de 1997, abolie par l’armée.
Scandant des slogans comme “Nous ne voulons pas de ce gouvernement”, les manifestants, vêtus de rouge, ont forcé des barrages érigés par les forces de sécurité et pris le contrôle des principales rues autour du siège du gouvernement.
“Nous n’allons pas occuper” le complexe, a affirmé Jatuporn Prompan, un des leaders du mouvement pro-Thaksin.
M. Thaksin, puissant homme d’affaires de 59 ans, a gouverné la Thaïlande de 2001 à 2006 avant d’être renversé par des généraux royalistes qui l’ont accusé de népotisme et de corruption.
L’ex-Premier ministre s’est réfugié à l’étranger mais ses lieutenants étaient revenus aux affaires à la faveur des élections législatives de décembre 2007.
Des manifestants royalistes, surnommés les “chemises jaunes”, se sont fortement mobilisés dans la deuxième moitié de 2008 contre le pouvoir pro-Thaksin, occupant en août le siège du gouvernement et en novembre les deux aéroports de Bangkok.
Finalement, le 2 décembre, la Cour constitutionnelle a ordonné la dissolution du parti au pouvoir, ce qui a favorisé un renversement d’alliance parlementaire et la nomination de M. Abhisit, adversaire de M. Thaksin, comme Premier ministre.
Quelque 6.000 policiers et soldats ont été mobilisés mardi par crainte que les “chemises rouges” ne s’emparent du siège du gouvernement.
M. Abhisit a estimé que les forces de sécurité étaient en mesure de gérer la situation et a annoncé qu’il irait travailler normalement mercredi à “Government House”.
“Non, je ne suis pas du tout inquiet”, a-t-il dit en arrivant à Hua Hin.
M. Jatuporn a déclaré, pour sa part, que les manifestants ne chercheraient pas à perturber le sommet de l’Asean à Hua Hin. “Nos activités se dérouleront seulement à Bangkok”, a-t-il précisé.
Les “chemises rouges” exigent également que soient traduits en justice les leaders des “chemises jaunes”, responsables du blocus des aéroports qui avait déstabilisé l’industrie touristique en novembre et décembre, alors que la crise économique mondiale commençait à affecter la Thaïlande.
Les lieutenants de M. Thaksin ont pris notamment pour cible Kasit Piromya, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Abhisit, qui avait participé aux manifestations des “chemises jaunes” dans les aéroports.