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Les dizaines d'associations œuvrant dans le domaine de l'environnement, et ayant postulé à l'appel à projet lancé l'année dernière par le secrétariat d’Etat chargé de l'Eau et de l'Environnement, sont scandalisées, exaspérées, et profondément déçues par la décision dudit département ministériel de renoncer au financement de leurs projets retenus ultérieurement.
« Nous sommes désolés, mais cette décision a été prise à l'occasion de la Journée mondiale de la Terre. La collecte de tous les sas noirs en plastique ayant été ordonnée, à cette occasion, nous avons transféré le budget alloué au financement des projets des associations vers cette nouvelle action en partenariat avec le département de l'Intérieur », confirme une responsable au secrétariat d'Etat chargé de l'Environnement.
A en croire ladite fonctionnaire, la collecte des sacs noirs en plastique a certes été ordonnée puisque la loi en interdisant l'usage a été ratifiée l'année dernière, mais personne n'a ordonné officiellement l'annulation des engagements tenus à l'égard de la société civile dans le cadre de l'appel à projet lancé par le secrétariat d'Etat, et invitant les associations intéressées à monter et à proposer des projets de sensibilisation contre l'usage des sacs en plastique. À cet égard, des commissions régionales regroupant le ministère de tutelle, celui de l'Intérieur ainsi que plusieurs services externes ont été créées et ont procédé à l'évaluation d'impact et la notation des projets soumis. Plusieurs mois plus tard, et après avoir soumis les PV aux services centraux afin de préparer les conventions-cadre de financement des projets retenus, les délégations régionales se sont retrouvées dépassées par l'affaire, car les intentions étaient autres que celles affichées ultérieurement. Les vingt millions de dirhams alloués au programme de financement des projets de sensibilisation, avaient changé de destination, et il n'y avait plus rien à défendre ou expliquer, car le scandale était flagrant.
Le ministère de tutelle a opté pour les vieilles méthodes, il s'est mis au dessus de tout le monde, et de l’esprit même de l'appel à projet qui cherchait à sensibiliser les citoyens par le bais d'un plan d'action intégrée et de grande envergure. Il a tout simplement décidé de tout mettre de côté.
Le malheur est que le département concerné ne s'est pas donné la peine d'envoyer des écrits officiels expliquant ce revirement, une attitude assez compréhensible car il n'y a rien à expliquer, et il n'a pas d'arguments solides pour étayer et défendre sa décision.
A cet effet, une coordination nationale regroupant les associations victimes de ce scandale est en cours de constitution, et toutes les formes de protestation sont à prévoir durant les semaines à venir, car les associations ne sont pas prêtes à céder leur droit au financement des projets conformément aux procès-verbaux officiels rédigés par les commissions régionales de sélection.
«Au lieu d'opter pour un changement durable du comportement des citoyens par des actions de sensibilisation appropriées, l'Etat va débourser vingt millions de dirhams pour collecter les sacs noirs en plastique, et il en déboursera sûrement autant pour collecter les sacs marron en plastique d'ici quelques années. C'est catastrophique! », nous a déclaré un acteur associatif indigné.