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"Le risque à court terme d'une profonde récession accompagnée d'une hausse du chômage - une source d'inquiétude majeure il y a six mois - est bien moindre dans la perspective actuelle, et la désinflation s'est poursuivie en parallèle", note le vice-président de la BCE Luis de Guindos en avant-propos du rapport semestriel de l'institution.
Dans le même temps, "les tensions géopolitiques constituent une source de risque importante" pour la stabilité financière et ce "au plan mondial", prévient-il.
Ce contexte renforce les risques de mauvaises surprises économiques et financières et les perspectives restent donc "fragiles" pour la stabilité financière.
Les marchés exigent certes des primes de risque réduites à ce jour par rapport aux normes historiques, relève le rapport.
Ce sentiment de calme peut "changer rapidement", prévient la BCE, qui met en avant l'environnement géopolitique incertain et la dénommée "évaluation à la perfection" des actifs par les investisseurs, comme si le risque d'accroc majeur était ignoré.
Cette situation "crée le potentiel de réactions importantes du marché à des nouvelles décevantes", selon M.de Guindos.
La stabilité financière dépend également de la capacité d'absorption des chocs par différents acteurs économiques.
Les ménages et entreprises, de même que les banques, ont dans l'ensemble bien résisté au cycle de taux d'intérêt élevé pour combattre l'inflation, note la BCE.
Ce pourrait moins être le cas de grandes sociétés immobilières et des ménages à faible revenu qui sont "plus vulnérables à la hausse des taux d'intérêt", au fur et à mesure que leur dette doit être remboursée.
Cela vaut aussi pour les Etats dont les finances publiques "restent vulnérables aux surprises de croissance négative".
La BCE pointe à cet égard les risques de "dérapage budgétaire" à la lumière d'un programme électoral chargé en 2024-25 tant aux niveaux national qu'européen, et les "incertitudes autour de la mise en oeuvre exacte du nouveau cadre budgétaire de l'UE".
Le tout pourrait conduire les acteurs du marché à "réévaluer le risque souverain" avec un spectre de la crise de la dette resurgissant en zone euro.