-
Une quarantaine de lauréats de la Faculté Hassan II à Gaza obtiennent leur diplôme
-
L'ANAPEC lance la première édition du Job Day
-
Conférence et exposition à Rabat sur l'histoire et la création philatéliques
-
Rabat reçoit le Prix d'honneur ONU-Habitat 2024
-
Précisions des administrations des prisons d'Al Arjat 1 et de Marrakech
Ledit rapport souligne que les travaux de contrôle réalisés par les Cours régionales des comptes, entre l’année 2007 et l’année 2015 ayant porté sur 70 abattoirs, ont permis l’identification des manques aux niveaux sanitaire et hygiénique.
Ainsi, trois problèmes majeurs ont-ils été mis en lumière. Le premier a trait aux insuffisances liées à la mise en œuvre du cadre juridique des abattoirs. Cahiers des charges non adaptés, non-respect des normes relatives au contrôle des viandes foraines, non-respect des dispositions relatives aux véhicules qui transportent les viandes… Selon le rapport en question, «les abattoirs sont régis par un ensemble de textes juridiques et réglementaires… La mise en œuvre de certaines dispositions de ces textes se heurte à des difficultés inhérentes, particulièrement, à l’inadaptation des structures d’abattage aux normes techniques, environnementales et sanitaires et à des défaillances en matière de gestion » . Le deuxième problème étant lié aux sites d’implantation non adéquats, aux locaux inappropriés et aux équipements insuffisants et procédés non conformes. Le rapport note que « même dans les abattoirs disposant de locaux séparés, les conditions hygiéniques d’abattage ne sont pas prises en considération ; les opérateurs (personnel, chevillards) se déplacent entre le secteur propre et le secteur souillé sans transiter par un dispositif de désinfection ». Autre problème et non des moindres, l’insuffisance des dispositions sanitaires. En effet, le rapport affirme qu’en 2016, la production totale des viandes rouges a été estimée à 550.000 tonnes alors que la quantité produite et contrôlée au niveau des abattoirs n’a été que de 300.029 tonnes. Cela montre que plus de 45% des viandes produites ne proviennent des abattoirs et n’ont pas fait l’objet de contrôle. Le rapport relève également des insuffisances en matière de gestion, notamment l’absence d’une organisation spécifique, l’absence d’un règlement interne propre et d’un système de contrôle interne. Ces dysfonctionnements impactent négativement le processus d’abattage ainsi que la perception des droits d’abattage.
La Cour des comptes reconnaît néanmoins les efforts fournis par l’Etat pour améliorer la qualité de la productivité du secteur. Ainsi, la production et la distribution des viandes ont l’axe principal de deux contrats-programmes constitué 2009-2014 et 2014-2020, conclus par des professionnels de la filière de la viande rouge.
Dans le cadre de la mise à niveau du secteur, la Cour de comptes conclut son rapport en formulant des recommandations à même de permettre de résoudre les dysfonctionnements relevés. On y retrouve par exemple l’adoption d’un nouveau référentiel réglementaire pour la gestion du secteur permettant d’accompagner la mise en œuvre de ces nouvelles dispositions, le développement des capacités de production, à travers la gestion directe, la gestion déléguée ou encore l’intervention de l’investissement privé et la restructuration, l’amélioration et la modernisation de la chaîne de production et de distribution des viandes. La Cour propose également aux abattoirs d’automatiser la pesée fiscale de la viande. D’après l’institution, le dispositif actuel génère des discordances entre le poids fiscal net devant être facturé et celui réellement facturé. L’écart était en moyenne de 11,9 kilos pour les bovins en 2013, d’après le rapport de la Cour des comptes. Autant de recommandations qui n’attendent que d’être appliquées par les responsables. Surtout pour un secteur qui constitue le levier de l’économie du pays en raison de l’importante consommation des viandes par les Marocains.