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Sur les bancs de l’opposition, on n’en finit pas de commenter sur le décalage entre le programme gouvernemental d’Abdelilah Benkirane, « un catalogue de bonnes intentions », et la réalité. « La réalité économique, financière et sociale du pays est très tendue. En fait, la grande faiblesse du programme du nouvel Exécutif réside dans le fait qu’il a justement fait l’économie du diagnostic. Et si Benkirane l’a fait, c’est bien pour ne pas avoir à accorder de satisfecit au gouvernement sortant. Cette absence de diagnostic et de bilan tranche fortement surtout lorsque l’on sait que la majorité actuelle n’a pas cessé de brandir comme mot d’ordre la continuité. De quelle continuité parlons-nous aujourd’hui ? », s’interroge cet ancien ministre du gouvernement d’Abbas El Fassi.
Dans les cercles économico-financiers, de plus en plus de voix s’élèvent pour dire leur crainte d’une inadéquation du projet de loi de Finances avec le programme gouvernemental. « Les indicateurs sont déjà remis en cause. Le taux de croissance annoncé dans le programme de M. Benkirane a été revu à la baisse. Il est descendu à 4,2%. Un taux qui reste encore surréaliste ! », s’exclame cet économiste, spécialiste attentif de la conjoncture.
Un taux de croissance revu à la baisse et des indicateurs qui ont changé de la présentation du programme gouvernemental à l’élaboration du projet de budget. Mais ce n’est pas tout. Parce que le retard accumulé en la matière a un coût économique. « Il ne faut pas oublier que dans les milieux d’affaires, les investisseurs s’impatientaient. Le flou conjugué à l’attentisme engendre, comme tout le monde sait, l’inquiétude. Et l’inquiétude n’est jamais bonne pour la croissance », fait valoir cet entrepreneur qui se demande ce que va concrètement faire le gouvernement en place pour relancer l’économie et, surtout, l’activité des PME.
A cet attentisme des investisseurs et promoteurs vient s’ajouter une campagne agricole amplement compromise. « Ce qui va contribuer à compliquer la situation pour le gouvernement. La sécheresse est devenue une réalité et non plus un spectre. L’économie marocaine respire par l’Union européenne et le ciel », affirme cet économiste dont le cœur bat à gauche.
L’œil rivé sur la crise profonde que vit l’Europe et « qui va durer » et une saison agricole « plus que moyenne », il regrette qu’il n’y ait « aucun signal sérieux de l’Exécutif pour rassurer et faire face à une situation compliquée et difficile ».
« Une loi de Finances est toujours la réponse idoine à la crise ». C’est ce que pense en tout cas ce parlementaire de l’Union socialiste des forces populaires impatient d’étudier le projet de budget de Nizar Baraka. « C’est pourquoi nous disons attention à toute politique d’austérité. Oui à l’austérité dans les dépenses de fonctionnement. Mais non à l’austérité dans les dépenses d’investissement et à toute mesure qui pourrait porter atteinte au pouvoir d’achat. Le budget 2012 doit être en principe un budget anti-crise et ce à travers la relance. Autrement dit, il faut du carburant pour faire tourner la machine !». Cet Usfpéiste en est convaincu : le timing de la publication des bénéficiaires des agréments de transport de voyageurs n’est pas fortuit. « Il s’agit bien de dévier l’attention de l’opinion publique. Nous sommes pour une politique globale et cohérente qui consiste à enlever les racines de l’économie de rente qui est par définition coûteuse et anti-productive pour la nation. Cette politique est l’un des piliers de la nouvelle gouvernance mais gare aux utilisations politiciennes », conclut-il.