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Dans le cas que nous abordons, la situation est tout autre, car Taieb Moussawi, commerçant dans le civil et propriétaire des hôtels Neggir, dont celui de Foum El-Oued dans la banlieue de Laâyoune, avait fait l’objet de beaucoup de spéculations, après avoir abrité, pendant plusieurs mois, les ralliés de G’Jeijimat. M. Moussawi est à l’origine de déclarations ayant causé la colère de la presse mauritanienne et la réaction de plusieurs intellectuels de ce pays frère et voisin qui disent ne pas comprendre. Or, même s’il est président de la Chambre de commerce et de services de Laâyoune, il n’est ni tête de liste ni membre d’une liste, ce qui aurait, tout au moins, justifié, même si rien ne peut justifier qu’il s’arroge le droit de déchoir quelqu’un de sa nationalité. Ce que M. Moussawi s’est permis en déclarant publiquement que le candidat, tête de liste de l’USFP à Laâyoune, n’est qu’un « petit mauritanien » et qu’il n’a pas le droit de se présenter à des élections au Maroc. Sauf que M. Moussawi a voulu oublier que le « petit mauritanien » dont il parle est secrétaire provincial de l’un des plus importants partis politiques marocains, qu’il est vice-président du conseil municipal de la ville portuaire d’Al-Marsa par la volonté des habitants de cette ville qui l’ont élu au suffrage universel et qu’à ce titre, il s’est présenté aux élections législatives dans la circonscription de Laâyoune où les urnes lui ont conféré la quatrième place sur 21 candidats. Quant à la guerre médiatique et les réactions des Mauritaniens à ces déclarations qui ont fait les choux gras d’une certaine presse malveillante, proche des thèses des séparatistes et qui ne cherche qu’à envenimer les relations entre les deux pays, elles ne se sont pas fait attendre.
La presse mauritanienne dit ne pas comprendre une telle attitude venant d’un militant du parti de feu Allal El Fassi.
Un groupe de journalistes et d’intellectuels se proposaient de remettre hier une lettre à l’ambassadeur du Maroc, protestant contre ce genre de déclarations qui, loin de servir les intérêts des deux pays, ne font qu’exacerber la haine et les velléités entre les deux peuples que tout doit rapprocher.
Ces mêmes journalistes ont souligné que le propre frère de M. Moussawi vit en toute quiétude et fait fortune, jouissant de tous ses droits de citoyen mauritanien sans être inquiété à cause de ses origines.
Dans ce contexte, Libé a demandé à des personnalités mauritaniennes jointes par téléphone, ce que leur inspire ce genre de déclarations. Mohamed Lemine, représentant de l’Organisation arabe des droits de l’Homme en Mauritanie, ancien président de l’Université de Nouakchott et ambassadeur de son pays, pendant dix sept ans nous a, d’emblée, déclaré que «ce genre de déclarations ne peut émaner que de quelqu’un d’ignorant. Ignorant la réalité des liens entre les deux pays, tout au long de leur histoire d’Abdallah Ibn Yacine à Youssouf Ibn Tachefine ».
« Il ignore, a-t-il ajouté, que la plupart des grandes familles du Nord marocain ont des attaches en Mauritanie et que la plupart des tribus mauritaniennes sont originaires du Maroc. Ceci étant et pendant l’époque coloniale, plusieurs familles originaires de ce qui allait devenir la Mauritanie ont fui le colonialisme pour intégrer l’armée de libération marocaine et mener la guerre sainte. Leurs descendants nés au Maroc et souvent de mère marocaine ne peuvent être désignés comme mauritaniens. Aussi, je pense que seule l’ignorance peut être à l’origine de ce genre de déclarations ».
Libé a, également, contacté les présidents des partis mauritaniens de la justice et de la démocratie et Tawassoul, respectivement Mahmoudi Saibout et Jamil Mansour, seul le premier a pu être joint. Il nous a fait la déclaration suivante : « Le PMJD, dont je suis président, condamne toute déclaration susceptible de nuire aux bonnes relations de fraternité et de bon voisinage entre les deux peuples. Le bureau politique de notre parti se réunira demain, lundi, pour examiner les tenants et aboutissants de cette affaire et exprimer sa condamnation de ce genre de déclaration qui ne peut être le fait de quelqu’un de responsable. Si la Mauritanie observe une neutralité positive dans l’affaire du Sahara, il n’en demeure pas moins que les relations entre les deux peuples sont séculaires et ont toujours été empreintes de fraternité et de cordialité. Aussi nous ne permettrons que des déclarations irresponsables les entachent ».
Dans l’impossibilité de joindre l’ambassadeur du Maroc à Nouakchott, nous avons demandé à M. Chalouatti, premier Conseiller à l’ambassade quelles peuvent être les conséquences d’un tel incident sur les relations entre les deux pays ? Il nous a répondu qu’il ne pense pas que cet incident puisse influer sur les bonnes relations entre les deux pays.
Dans tous les cas, on ne peut que déplorer la déclaration de Taieb Moussawi que rien ne justifie.