Le président afghan promet d'“enterrer” les combattants de l'EI

Les talibans afghans réitèrent leurs conditions à des pourparlers de paix


Mardi 26 Janvier 2016

Le président afghan Ashraf Ghani a promis lundi d'"enterrer" la filiale du groupe Etat islamique (EI) présente dans son pays, alors que l'armée américaine jouit désormais de prérogatives étendues dans sa lutte contre les djihadistes.
 L'EI fédère d'ex-talibans afghans déçus par leur direction ainsi que d'anciens du TTP (Tehreek-e-Taliban Pakistani), la branche pakistanaise du mouvement, sous la bannière de "province du Khorasan", un vocable qui désigne l'Afghanistan, le Pakistan et des zones de pays limitrophes.
 Mais dans l'Est de l'Afghanistan, l'EI fait face à trois ennemis: les talibans, dont la région est l'un des bastions, l'armée afghane et les drones de l'armée américaine.
 "Daech (acronyme arabe de l'EI) pourrait avoir atteint un point de non-retour. Nous allons enterrer Daech", a déclaré M. Ghani dans une interview accordée à la BBC.
 Pour en venir à bout, l'armée et la police afghanes ont récemment lancé une offensive dans le Nangarhar, une province frontalière du Pakistan où les rebelles talibans sont implantés de longue date.
Et Kaboul peut compter sur le soutien de Washington qui accentue sa lutte contre l'EI dans la région. Le département d'Etat a d'abord annoncé le 14 janvier l'inscription de l'EI pour le Pakistan et l'Afghanistan sur sa liste noire des organisations terroristes. Quelques jours plus tard, selon le Wall Street Journal, l'administration du président Obama a conféré à l'US Army une autonomie accrue dans sa lutte contre les djihadistes, l'autorisant à "viser de façon plus active" les combattants de l'EI.
 Pour autant, l'EI en Afghanistan et au Pakistan, adoubé il y a tout juste un an par la direction du mouvement, muscle son offensive dans la région. Il s'illustre par des "atrocités" qui ont fait fuir nombre de civils là où il est présent, comme par exemple la décapitation de policiers afghans dont les têtes ont ensuite été exhibées dans une vidéo.
 L'EI a aussi revendiqué le 13 janvier sa première attaque contre l'Etat pakistanais après l'assaut, raté, du consulat pakistanais de Jalalabad, à l'Est de l'Afghanistan. Sept soldats et policiers ont été tués dans l'attaque.
Par ailleurs, les talibans ont de nouveau réclamé dimanche la fin de l'"occupation" étrangère de l'Afghanistan et le retrait de certains de leurs cadres de "listes noires" comme conditions préalables à la reprise des pourparlers de paix, des exigences rejetées par le gouvernement afghan.
Des représentants des insurgés ainsi que des parlementaires afghans et des membres de la société civile ont participé ce week-end à un séminaire organisé par le mouvement pacifiste Pugwash à Doha, au Qatar.
 Dans un communiqué transmis à l'AFP, les talibans demandent une nouvelle fois la "fin de l'occupation" des quelque 13.000 soldats de l'Otan encore déployés en Afghanistan. Ils réclament aussi la réouverture de leur "bureau politique", une représentation installée à Doha ouverte en juin 2013 mais fermée un mois plus tard.
 Interrogé par l'AFP sur les conditions formulées au cours du séminaire à Doha, le porte-parole des talibans, Zabiullah Moudjahid, a également réclamé le retrait des "listes noires américaines et de l'ONU" des cadres qui y figurent et dont les avoirs à l'étranger sont gelés et la liberté de mouvements restreinte.
 Le porte-parole des talibans au Qatar, Mohamed Naeem, a qualifié les discussions de "positives".
 "Je peux dire qu'il y a eu un accord sur plusieurs points", a-t-il déclaré à l'AFP après la fin des travaux qui ont duré deux jours.


Lu 1480 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dans la même rubrique :
< >

Lundi 30 Septembre 2024 - 17:00 Déplacés par les bombes, "invisibles" au Liban

Lundi 30 Septembre 2024 - 16:00 Première frappe israélienne au coeur de Beyrouth

Dossiers du weekend | Actualité | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Chronique | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe









L M M J V S D
  1 2 3 4 5 6
7 8 9 10 11 12 13
14 15 16 17 18 19 20
21 22 23 24 25 26 27
28 29 30 31      





Flux RSS
p