Le pourquoi d'une rupture : Les preuves irréfutables compromettant Téhéran

Rabat compatit à l'embarras d'un Alger entremetteur de service


Mourad Tabet
Vendredi 4 Mai 2018

Le Hezbollah a livré au Polisario des Sam 9, des Sam 11 et des Strellas.
Le Hezbollah a livré au Polisario des Sam 9, des Sam 11 et des Strellas.
«Le Maroc comprend l’embarras de l’Algérie, son besoin d’exprimer sa solidarité avec ses alliés du Hezbollah, de l’Iran et du Polisario, et sa tentative de nier son rôle occulte dans cette action contre la sécurité nationale du Royaume ». C’est avec un ton sarcastique que le porte-parole du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a réagi à la tentative du régime algérien de nier l’évidence et de se défausser de sa responsabilité dans cette affaire. Les autorités algériennes ont, pour rappel, convoqué l’ambassadeur du Maroc à Alger pour « réfuter auprès de lui les accusations selon lesquelles Alger aurait joué un rôle dans le soutien que Téhéran fournirait au Polisario ». Le Maroc a, quant à lui, rompu mardi dernier ses relations diplomatiques avec l’Iran à cause de l’appui militaire et politique que Téhéran apporte aux séparatistes du Polisario.
 Le porte-parole du MAECI a également affirmé que le Maroc disposait « de données précises, de preuves tangibles, concernant le soutien politique, médiatique et militaire du Hezbollah au Polisario, en connivence avec l’Iran », a rapporté la MAP. Et d’ajouter :  «Les autorités marocaines ont pris le temps nécessaire pour étudier minutieusement l’ensemble de ces éléments avant de prendre, en toute responsabilité, leur décision ».
« Quand il s’agit du rôle de l’Algérie dans l’affaire du Sahara et de son soutien flagrant au Polisario, le Maroc n’a pas besoin d’insinuer qu’il y a implication de ce pays, ni de le "mettre en cause indirectement". Il est de notoriété publique que l’Algérie abrite, arme, finance, entraîne et mobilise sa diplomatie pour les séparatistes du Polisario », a souligné la même source.
Même si le régime algérien persiste dans sa politique haineuse contre le Maroc, celui-ci demeure, par contre,  « attaché à la préservation des liens forts avec le peuple algérien frère et continuera d’œuvrer pour voir évoluer les relations bilatérales, sur la base du bon voisinage et du respect mutuel », a indiqué le porte-parole du MAECI qui n’a pas oublié, en passant, de remercier «tous les pays frères qui lui ont exprimé leur solidarité», tout « en déplorant, en revanche, l’attitude constamment hostile de l’Algérie voisine ».
Pour Moussaoui El Ajlaoui, expert associé au Centre d'études pour l'Afrique et le Moyen-Orient (AMES Center), la convocation de l’ambassadeur du Maroc à Alger n’est qu’une tentative du régime algérien « de faire semblant qu’il n’a rien à voir avec ce sujet ». Mais ce qui est plus grave encore, c’est que « l’Iran utilise le territoire algérien comme base pour déstabiliser des pays de la région. Ici, il y a deux hypothèses : soit que l’Algérie est fortement impliquée et est au courant des activités de l’Iran sur son territoire, soit qu’elle n’est pas au courant de celles-ci. Et dans les deux cas, elle se trouve maintenant dans une position intenable. La convocation de l’ambassadeur n’est en fait qu’une manœuvre pour sortir de ce dilemme ».   
Moussaoui El Ajlaoui s’est, par ailleurs, inscrit en faux contre l’idée que véhiculent certains médias et analystes selon laquelle la décision de rompre les relations diplomatiques avec le régime iranien n’est que la conséquence d’un diktat que lui ont imposé  d’autres pays. « C’est totalement faux », a-t-il martelé dans une déclaration à Libé.
A ce propos, ce spécialiste de l’affaire du Sahara avance deux arguments en béton.
Le premier est le suivant : « Ceux qui prétendent que le Maroc a agi sous la pression d’autres pays, en l’occurrence les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, passent sous silence que le Royaume du Maroc avait normalisé ses relations avec Téhéran il y a presque deux ans alors que la tension entre ce pays d’une part et les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite et l’UAE, deux pays qui ont des relations stratégiques avec le Maroc, d’autre part avait atteint son paroxysme ».
Le deuxième argument tient au fait que le Maroc avait rendu public durant le mois d’avril un communiqué dans lequel il avait regretté les frappes contre la Syrie, alors que la France, les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite avaient appuyé cette opération militaire et que concomitamment, le Conseil de sécurité de l’ONU discutait de la question du Sahara. Et l’on sait que Rabat a besoin de l’appui de ces pays pour renforcer sa position dans cette affaire. En toute logique, il n’aurait donc  pas dû déplorer leur action militaire contre le régime syrien, allié stratégique du régime iranien.
Moussaoui El Ajlaoui a, en outre, souligné qu’il y a tension maintenant entre l’Iran et les pays du Proche-Orient. Cette tension pourrait conduire à une éventuelle guerre dans la région. Il a estimé que « les responsables iraniens considèrent que si leur pays est attaqué, ils n’hésiteront pas à mener une politique de la terre brûlée dans le monde arabe, ce qui constitue la carte stratégique qu’utilise l’Iran pour faire pression sur les pays occidentaux et surtout sur l’Europe ».
Il a également affirmé que l’Iran entend  « déstabiliser les pays d’Afrique du Nord, ce qui pourrait constituer une menace pour les pays du Sud de l’Europe ».
Pour Moussaoui El Ajlaoui, la décision du Maroc de rompre les relations diplomatiques avec l’Iran est importante, car les services de sécurité marocains disposent d’informations concrètes sur les relations entretenues entre le Polisario et le Hezbollah.
« Il semble qu’il y ait volonté de mener une guerre d’usure contre le Maroc dans les villes des provinces du Sud en utilisant les séparatistes de l’intérieur encadrés militairement par le parti chiite du Hezbollah », a-t-il conclu.


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1.Posté par Mohamed le 03/05/2018 22:25
Le porte-parole du MAECI a affirmé ;
Le Maroc comprend l’embarras de l’Algérie, son besoin d’exprimer sa solidarité avec ses alliés du Hezbollah, de l’Iran et du polisario, et sa tentative de nier son rôle occulte dans cette action contre la sécurité nationale du Royaume”
Quand il s’agit du rôle de l’Algérie dans l’affaire du Sahara et de son soutien flagrant au polisario, le Maroc n’a pas besoin d’insinuer l’implication de ce pays, ni de le ‘mettre en cause indirectement’”,
C’est l’arrestation le 12 mars 2017 à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, d’un certain Kacem Mohamed Tajeddine, réputé d’être l’un des grands financiers du Hezbollah en Afrique, qui aurait poussé le groupe islamiste chiite, soutenu par l’Iran, à se venger du royaume en renforçant ses liens avec le Front Polisario.
Kassem Tajeddine, 63 ans, est un financier belgo-libanais du Hezbollah, né dans une famille chiite d’extraction modeste du Sud-Liban et désigné par le Trésor américain comme ‘terroriste international’ depuis mai 2009”, poursuit Le Desk. “Avec ses trois frères Ahmed, Husseyn et Ali, il exploitait depuis 2011 des concessions forestières en République démocratique du Congo à travers la compagnie Trans-M, mais aussi une autre entreprise, Congo Futur, spécialisée dans la coupe de bois de forêt, toutes deux soumises à des sanctions par les États-Unis en tant que sociétés écrans pour le Hezbollah.”

Rabat, visant à altérer les fondamentaux religieux du royaume (...) et à tenter de menacer l’unicité du culte musulman et le rite malékite sunnite au Maroc», affirmait Taïeb Fassi Fihri.
Cet énième divorce s’adresse donc aussitôt pour l’Iran que pour les chiites marocains en des messes basses, réaffirmant le refus de toute offensive chiite au sein du royaume.
La ligue des Etats Arabes a fait part, mercredi, de sa solidarité avec le Maroc en réaction à sa décision de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran.
Le porte-parole de la Ligue arabe, Mahmoud Affifi a exprimé la solidarité de la ligue avec le Maroc suite à sa décision de rompre ses relations avec l’Iran en réaction aux ingérences de Téhéran dans les affaires intérieures du Royaume. Affifi a qualifié de «condamnables» les interventions de l’Iran dans les affaires intérieures des pays arabes .
A suivre...

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