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La nouvelle étude, qui s’est déroulée entre 2013 et 2014, a couvert un échantillon de 10.085 unités de production réparties sur l’ensemble du territoire national. « L’enquête a été conçue pour actualiser et compléter nos connaissances sur les unités de production opérant dans ce secteur, sur son mode d’insertion dans l’économie nationale et sa contribution à la création de la richesse nationale et de l’emploi », a indiqué d’emblée le Haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami.
Très fournie et riche en enseignements, l’enquête a permis de dénombrer 1,68 million d’unités de production informelles (UPI) en 2013, contre 1,55 million quatre ans plus tôt. Ce qui représente une progression annuelle moyenne de 19.000 unités (1,2% par rapport à 2007).
L’enquête révèle que les UPI ont, dans leur ensemble, brassé un chiffre d’affaires de près de 410 milliards de DH, en 2013, en accroissement annuel moyen de 6,5% depuis 2007 et que l’initiative de les créer est à 83% individuelle, 10,6% collaborative et pour près de 5% le fruit d’un concours familial.
« Les activités commerciales représentent près de 70% du chiffre d’affaires total, suivies des activités de l’industrie (13,1%), des services (9%) et du BTP (8,1%). Plus de la moitié des UPI en réalise annuellement un montant unitaire de moins de 100 mille DH, 35,3% moins de 60 mille DH et 16,2% plus de 360 mille DH », a indiqué le Haut-commissaire.
Selon les données issues de cette enquête, ces UPI ont investi 3,366 milliards de DH en 2013, soit une progression annuelle de 3,2% depuis 2007. Cela représente une contribution de 1,1% à la formation brute du capital fixe national.
La répartition par secteur indique que les services en ont réalisé 50%, le commerce plus du tiers, l’industrie 12,2% et les BTP 5,3%.
L’analyse des chiffres de l’enquête révèle que les UPI ont réalisé 12,2% de la production nationale durant cette même année, contre 10,9% en 2007.
D’après le Haut-commissaire au plan, leur contribution à la production varie de 56,8% dans le secteur commercial, 27% dans le bâtiment, près de 10% dans l’industrie et près de 8% dans les activités de services hors administrations publiques.
« Avec 103,346 milliards de DH et un taux de 56% de la production, la valeur ajoutée (VA) créée par les UPI représente, en 2013, 12,6% de la valeur ajoutée nationale » a indiqué Ahmed Lahlimi Alami.
Par secteur, la contribution des UPI à la valeur ajoutée passe de 60% dans le commerce à 29,3% dans la construction, 13,3% dans l’industrie et 6,4% dans les services, a-t-il précisé.
Il ressort de l’enquête que la sphère informelle aurait contribué en 2013 à hauteur de 11,5% au PIB national comparativement à 2007. Une donnée qui tient compte du prélèvement relativement minime au titre des impôts et taxes dans la sphère informelle, a cependant précisé le Haut-commissaire.
Concernant le volet emploi dans la sphère informelle, le HCR note que celui-ci portait sur 2,4 millions de personnes représentant 36,3% de l'emploi non-agricole à l’échelle nationale.
En détail, on apprend que 233.000 indépendants employeurs ont recruté 420 000 salariés et distribué 11,4 milliards de DH de salaires correspondant à près de 4% de la rémunération salariale à l’échelle nationale et représentant 11% de la valeur ajoutée globale du secteur informel.
Sur les performances des activités informelles, il ressort de l’enquête que la sphère informelle a été, en 2013, à l’origine de la production de 185 milliards de DH de biens et services, soit une amélioration annuelle moyenne de 7,9%, comparativement à 2007.
Cette progression a été largement réalisée par des activités commerciales, en baisse depuis 2007, au profit de celles relevant du secteur de l’industrie et des services, a signalé le patron du HCP.
« Pour se pourvoir en facteurs de production, elle s’est s’auto-approvisionnée à raison de 71% de ses besoins et s’en procure 18% du secteur formel, 7% des ménages et 1,4% du secteur public. Dans l’écoulement des biens et services produits par cette sphère, les ménages ont constitué 80% de la clientèle des UPI, les entreprises informelles 21,3% et les entreprises formelles 0,5% », a détaillé Ahmed Lahlimi Alami.
Du profil des opérateurs informels, l’étude révèle que 51,4% d’entre eux évoluent en grande majorité dans les secteurs du BTP, des services et du commerce et ne disposent pas d’un local fixe. Celles domiciliées dans des locaux professionnels sous-traitant à domicile sont plus présentes dans le secteur de l’industrie. Plus de 80% de l’ensemble des UPI et moins de 40% de celles qui disposent d’un local déclarent ne pas s’acquitter de la taxe professionnelle.
S’agissant de leur niveau d’instruction, « plus des deux tiers ont fréquenté l’enseignement préscolaire ou primaire, 28,4% l’enseignement secondaire et 3,3% un enseignement supérieur », précise le Haut-commissaire.
Par ailleurs, moins de 9% des femmes sont à la tête des directions des UPI donc faiblement féminisées, à l’exclusion de celles relevant des activités de type industriel ou du travail à domicile où la proportion des femmes est respectivement de 23% et de 60%.
Enseignements de l’enquête : « Avant de réaliser leurs projets, 75% des créateurs d’UPI étaient actifs occupés, 12% étudiants, 8,3% chômeurs et 3% femmes au foyer. Parmi ceux qui avaient auparavant exercé une activité, 70% étaient salariés et 20% indépendants relevant pour près de 90% du secteur informel ».
En conclusion, Ahmed Lahlimi Alami a précisé que « la présentation statistique de ses rapports avec les différents secteurs économiques et ses contributions à l’économie nationale ne devrait pas entretenir l’illusion, largement présente dans l’opinion publique, que la résorption de la sphère informelle passerait, en définitive, par sa simple inclusion dans le système de gestion fiscal national ».
A noter que le secteur informel regroupe toutes les unités de production non agricoles qui exercent des activités de production de biens et services sans se conformer aux dispositions statutaires et comptables auxquelles sont soumises les entreprises opérant dans les différents secteurs de l’économie nationale.
Selon le HCP, son champ exclut, néanmoins, les activités illicites ou illégales, par définition occultes, et dont l’approche demanderait d’autres compétences que celles du HCP.