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Selon cette étude, intitulée « Health workforce: A global supply chain approach » (Personnels de santé: une approche de la chaîne d’approvisionnement mondiale), il manquerait environ 50 millions d’emplois décents en 2016 pour faire face aux besoins mondiaux de soins.
L’étude, qui fournit de nouvelles données relatives aux effets sur l’emploi des économies de la santé dans 185 pays, indique qu’au cours des 15 prochaines années, le vieillissement démographique devrait encore accroître les besoins d’emploi dans les chaînes d’approvisionnement mondiales de la santé de 84 millions d’emplois.
Selon les données officielles marocaines, le nombre de médecins du ministère de la Santé s’élevait en 2013 à 7.854 dont 3.345 médecins spécialistes, celui des médecins des collectivités locales était de 302 alors que celui des praticiens exerçant dans le secteur privé s’établissait à 8.965 dont 5.477 spécialistes.
«Ces chiffres sont loin de répondre aux besoins de plus en plus grandissants», de l’aveu de l’actuel ministre de la Santé qui a reconnu également que le Royaume a besoin de plus de 7.000 médecins supplémentaires pour combler le déficit en ressources humaines du secteur.
Une situation certes grave, mais qui existe également dans plusieurs pays. Selon l’OIT, les énormes pénuries de personnels de santé qualifiés observées à l’échelle mondiale ne sont pour l’heure comblées que par près de 60 millions de travailleurs non rémunérés. Une importante main-d’œuvre invisible composée en majorité de femmes qui ont quitté leur emploi pour prodiguer des soins, par exemple aux personnes âgées de leur famille.
Sur la base des données de son rapport, l’OIT indique qu’environ 234 millions de travailleurs contribuent à la réalisation des objectifs de santé tels que la couverture sanitaire universelle (CSU). « Ce chiffre comprend 27 millions de médecins et d’infirmiers et autres employés des professions de santé exerçant dans les secteurs public et privé », souligne l’organisation.
L’OIT précise toutefois que 70% de la main-d’œuvre de l’économie de la santé, environ 106 millions de personnes, exercent des professions non sanitaires.
En ce qui concerne les professions non-sanitaires, le rapport relève qu’elles emploieraient « 57 millions de travailleurs familiaux non rémunérés déjà mentionnés et 45,5 autres millions de travailleurs souvent peu rémunérés pour des emplois dépourvus de conditions de travail décentes, surtout dans les domaines de la maintenance, du nettoyage, de l’appui administratif et des soins informels ».
Tout porte ainsi à croire que les besoins en main-d’œuvre dans ce domaine sont urgents. Et pour cause : «La création des millions d’emplois qui font défaut va permettre d’améliorer le niveau de vie, la croissance économique et le développement, en particulier dans les pays qui ont un fort niveau de chômage parmi les travailleurs peu qualifiés et qui manquent de services de santé», note Isabel Ortiz, directrice du département de la protection sociale de l’OIT.
Il faut cependant relever un fait : 91% du potentiel d’emploi dans la santé se situent dans les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire inférieur d’Afrique et d’Asie où les emplois vont stimuler la croissance économique inclusive et contribuer au plein emploi, selon l’auteure du rapport et coordinatrice des politiques de santé de l’OIT, Xenia Scheil-Adlung.
Se basant sur les données de son étude, elle affirme qu’« en Afrique, actuellement 15 millions de travailleurs pourraient être employés dans l’économie formelle si des investissements suffisants étaient consacrés à la CSU. En Asie, le potentiel actuel d’emplois s’élève à 29 millions de travailleurs dans les professions de santé et en dehors ». D’après cette experte, 27 millions d’emplois supplémentaires pourraient être créés en Afrique et 39 millions en Asie, d’ici à 2030.
A noter que la nouvelle étude de l’OIT adopte une approche inédite en intégrant les travailleurs de l’économie tout entière qui contribuent à la fourniture de soins et de services de santé, au sein des pays et entre eux, dans les chaînes d’approvisionnement mondiales de la santé.