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Le moral des Marocains est miné. Durant le premier trimestre 2014, l’Indice de confiance des ménages (ICM) a en effet atteint son plus bas niveau historique, indique le Haut-commissariat au plan dans la Note de conjoncture qu’il a rendue publique ce lundi.
L’ICM a ainsi enregistré une légère baisse par rapport au quatrième trimestre de 2013 et une baisse de 1,7 point par rapport à son niveau du premier trimestre de l’année 2013. Il retrouve ainsi son plus bas niveau historique depuis le lancement de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages en 2008, a annoncé mardi le Haut-commissariat au plan.
C’est ainsi qu’au premier trimestre de 2014, l’ICM s’établissait à 74,1 points, contre 74,2 un trimestre auparavant et 75,8 points le même trimestre de l’année passée. Le moral des Marocains frôle donc, pour la quatrième fois, les 74 points depuis l’arrivée de l’actuel Exécutif au pouvoir, et n’avait atteint qu’une fois auparavant ces niveaux, et ce en septembre 2008, avec l’apparition des prémices de la crise financière mondiale.
Cette chute s’explique par une accumulation de mauvaises nouvelles : une inquiétude sur le chômage avec de mauvais chiffres depuis plusieurs mois (...) sur le niveau de vie, à quoi s’ajoutent une détérioration du niveau de vie et un effritement de la capacité d’épargne.
S’agissant de la perception des Marocains de leur niveau de vie, le HCP souligne que ces derniers sont devenus moins optimistes quant aux perspectives d’avenir.
Les opinions des ménages sur l’évolution passée du niveau de vie ont connu une amélioration impalpable aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de l’année 2013. Inversement, «les perceptions des ménages relatives à l’évolution future du niveau de vie se sont dégradées». «Le solde synthétisant cet indicateur enregistre, en effet, une baisse de 3,5 points par rapport au trimestre précédent et de 6,3 par rapport à la même période de 2013», indique le HCP.
Parmi les différentes composantes de l’indicateur, c’est l’opinion des ménages sur la situation du marché de travail qui inquiète le plus. Ces derniers sont plus nombreux d’un trimestre à l’autre à s’attendre à une hausse de ce fléau : 77,4% d’entre eux anticipent une hausse du nombre de chômeurs pour les 12 mois à venir contre 72,4% un an auparavant.
La perception des ménages de leur situation financière future se dégrade également. 37,1% d’entre eux déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne pour assurer leur survie et près de 57,1% des ménages considèrent que leurs revenus ne couvrent presque pas leurs dépenses. Seuls 6 ménages sur 100 (5,8%) affirment pouvoir épargner une partie de leurs revenus. «Le solde de l’indicateur relatif à la situation financière actuelle des ménages s’établit ainsi à un niveau négatif de -31,3 points, en détérioration aussi bien par rapport au trimestre précédent (- 1,8 point) qu’au même trimestre de 2013 (-1,5 point) », affirme le HCP.
Du coup, plus de huit ménages sur dix (83,3%) pensent ne pas pouvoir épargner au cours des 12 prochains mois contre 16,7% qui pensent le contraire.
De ce fait, les intentions d’achat sont également de plus en plus en baisse. La majorité des ménages (54%) jugent toujours peu opportun de faire des achats de biens durables, alors que 22,3% pensent le contraire.
Par ailleurs, et sur la même période, 90,5% des Marocains pensent que les prix des produits alimentaires ont augmenté dans le passé contre 91,9% un trimestre auparavant et 92,2% un an auparavant et plus de trois ménages sur quatre (78,6%) estiment que ces prix continueront à augmenter.
Pour rappel, avant les dernières élections législatives, le moral des ménages était à son meilleur niveau, à savoir 86,5 points. Mais depuis l’investiture du gouvernement Benkirane, il est en chute libre.
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