-
Annulation des accords Maroc-UE: Dépassée et sans impact la décision de la CJUE
-
L’USFP réitère sa position constante de soutien au droit du peuple palestinien à l’établissement de son Etat indépendant et appelle à la protection de l’intégrité territoriale du Liban
-
Le chef du gouvernement représente SM le Roi au XIXème Sommet de la Francophonie
-
Le Groupe des amis du multilatéralisme se réunit à Stockholm pour repenser l'avenir de la coopération internationale
-
Ahmed Lahlimi Alami fait le point sur le RGPH 2024
Des propos qui confortent ceux tenus auparavant par la juge Angela Lopez-Yuste, chargée d'enquêter sur le naufrage, jugeant que la responsabilité de l'accident incombe exclusivement au patron de la patera qui a fait de fausses manœuvres. «L'unique responsable du drame est le patron de la patera qui a fait des manœuvres de virage à droite et a lâché le volant, croisant ainsi la trajectoire du patrouilleur de la Guardia civil, qui n'a rien pu faire pour éviter la collision», a indiqué la juge dans un arrêt daté du 22 février dernier, et publié jeudi 14 mars, sur le site Canarias24horas. Et qu’en est-il de la vidéo du Service intégral de surveillance extérieure (SIVE), montrant le navire de la Guardia civil heurtant de plein fouet l’embarcation de migrants marocains ? La juge est catégorique. Le caporal-chef qui pilotait le patrouilleur Cabaleiro «n'avait aucune responsabilité dans la collision ».
Nous voilà donc revenus à la case départ. En effet, dès les premières heures de ce drame, les autorités espagnoles des Iles Canaries n’ont cessé de répéter à qui veut l’entendre que l'équipage du patrouilleur "Cabaleiro" avait décidé d’intercepter l'embarcation, malgré la panne survenue dans l'un de ses deux moteurs. Un acte jugé urgent vu que la patera se dirigeait vers une zone présentant un danger pour la vie des 25 jeunes immigrés clandestins.
Selon le quotidien Canarias7, Jorge Fernandez a déclaré que cette version des faits a été transmise aux responsables marocains et que le ministre des Affaires étrangères a été « convaincu » par les explications fournies par l'ambassadeur d'Espagne à Rabat
Des explications qui risquent de ne pas convaincre les rescapés de ce drame et leurs familles qui insistent sur le fait que la patera en question a été éperonnée délibérément par le bateau de la Guardia civil et qu’il s’agit bel et bien d’un acte prémédité et non d’un accident.
Ceci d’autant plus que ni les propos de Jorge Fernandez Diaz ni ceux de la juge Angela Lopez-Yuste n’ont apporté des réponses claires quant aux zones d’ombre qui entourent ce dossier comme le cas de non-respect du protocole de sauvetage en vigueur dans ce genre de situation. En effet, la patrouille de la Benemerita n’a pas informé directement le service de sauvetage avant le début de l’opération alors que ce dernier est le mieux habilité à mener ce genre d’opérations. Autre détail, la patrouille en question a quitté le port avec quatre gardiens seulement alors que les règlements exigent pour les bateaux de plus de 30 mètres de long, la présence de deux commandants et de quatre mécaniciens-marins.
Autre manquement et non des moindres : le déroulement même de l’opération de sauvetage. En effet, le bateau de patrouille aurait dû s’arrêter à 200 m au moins de la patera avant de s’approcher d’elle à vitesse réduite. Une consigne qui n’a pas été respectée puisque les témoignages des rescapés concordent pour affirmer que le bateau a foncé sur eux à pleine vitesse.
Une situation inexplicable d’autant que la mer était calme et que le patrouilleur est doté d’appareils capables d’identifier avec précision l’itinéraire des autres bateaux, leur position et leur vitesse. Ce genre de bateaux sont en effet équipés de caméras thermiques pour localiser les navires suspects même en pleine nuit.
Autre fait troublant : le dossier professionnel du commandant de patrouille. Selon les informations du SER, celui-ci avait déjà été sanctionné pour avoir intentionnellement endommagé un bateau de la Guardia civil à Rio Palma en 2008. La Haute Cour espagnole avait alors décidé de le sanctionner, en le mutant par mesure disciplinaire à l’Ile de Fuerteventura pour faute professionnelle grave et manquement au devoir.
Ce commandant a répété à qui voulait l’entendre que le drame n’était qu’un simple accident dû à une panne technique dans le moteur du bateau alors que les documents de bord n’en faisaient aucune mention. Affaire à suivre.