Le ministère de l’Intérieur casse une décision de Boulif

Le wali de Casablanca réussit à préserver la paix sociale dans le secteur des transports


Mourad Tabet
Samedi 7 Février 2015

Le ministère de l’Intérieur casse une décision de Boulif
Pour une seconde fois en fort peu de temps, le ministère de l’Intérieur coupe l’herbe sous les pieds du ministère délégué auprès du ministre de l’Equipement, du Transport et de la Logistique, chargé du Transport. 
Après avoir convaincu, au cours de la semaine dernière, les professionnels du transport routier  interurbain de suspendre la grève de 72 heures qu’ils entendaient observer au début de cette semaine, le wali de Casablanca, Khalid Safir, est intervenu au nom de sa tutelle, pour leur demander, une seconde fois, de geler leur mouvement de contestation et de renoncer à leur décision d’initier une  grève nationale et une  marche des autocars vers Rabat.
Les six syndicats qui ont appelé à ce mouvement de protestation contre Mohamed Najib Boulif, sont la Fédération marocaine de l'Union des transporteurs routiers,  la Fédération nationale des patrons du transport routier public, la Fédération  nationale des syndicats des patrons du transport routier public, la Fédération  nationale du transport routier au Maroc, le Syndicat national des investisseurs  dans les petites entreprises de transport routier de voyageurs au Maroc et du  Syndicat national des professionnels du transport public.
Contacté par Libé, Younes Boulaq, secrétaire général du Syndicat national des investisseurs dans les petites entreprises de transport routier de voyageurs au Maroc, a affirmé que les professionnels ont suspendu la semaine dernière leur mouvement de protestation, et attendu plus de 72 heures  pour voir si le ministère de l’Intérieur allait entreprendre des démarches en vue de régler le problème qu’ils ont avec le département de Mohamed Najib Boulif. Passé ce délai, ils ont décidé pour la deuxième fois de mener un mouvement de protestation (grève de 72 heures et marche des autocars vers Rabat). Cette fois-ci, le wali de Casablanca «nous a convoqués à une réunion jeudi à l’issue de laquelle, on a conclu un accord».
Younes Boulaq nous a néanmoins affirmé que cet accord n’est «que provisoire », estimant que le dialogue qui sera repris dans les prochains jours avec le ministère délégué auprès du ministre de l’Equipement, du Transport et de la Logistique, chargé du Transport  « réglera une fois pour toutes les différends entre les professionnels et ledit ministère ». 
A noter que durant la réunion tenue jeudi à la wilaya de Casablanca, il a été décidé de suspendre l’application  de la note  circulaire du ministère délégué chargé du Transport datée du 28 janvier au  sujet du non-renouvellement des cartes d'agrément des autocars de transport des  voyageurs. Il a également été décidé de faire sortir les autocars des fourrières où ils ont été mis sous séquestre. 
Il a aussi été convenu que ces cartes vont être renouvelées au  profit de tous les autocars concernés, et ce à partir du 6 février courant ; une procédure qui n’a pas encore été entamée, selon les professionnels. 
Le communiqué publié à l’issue de la réunion de jeudi dernier  souligne, en outre, que la question des agréments sera le premier point à l'ordre  du jour d’une prochaine réunion  et que les professionnels se sont engagés «à poursuivre le dialogue sur  le chantier de la réforme et de la promotion du secteur avec la participation du  ministère de l'Intérieur à toutes les étapes du dialogue».
Ce qui revient, en gros, à dessaisir Boulif d’un dossier au profit du ministère de l’Intérieur auquel le décret n° 2-97-176 du 15 décembre 1997 qui en fixe les attributions et l'organisation ne confère pas pareille compétence.
De fait, cette situation ne peut se justifier que par deux choses : l’incompétence ou l’incapacité de Boulif à assumer ses responsabilités et à gérer ses dossiers en toute indépendance ou celle d’un  chef de l’Exécutif qui se refuse à trancher les questions de coordination et de conflits de compétence entre les membres de son gouvernement. Dans un cas comme dans l’autre, de tels imbroglios ne permettent nullement de faire avancer le concept de responsabilité et de reddition des comptes que la Constitution de 2011 a consacré. 


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