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Au Maroc, pays où le microcrédit a rencontré beaucoup de succès, on parle déjà de la microfinance. Un stade plus élevé qui permet d’adapter des produits bancaires au profit de cette population (ouverture de compte bancaire, assurance crédit, assistance, etc.). Aujourd’hui, après le rapide développement des Associations de microcrédit (AMC), qui brassent des chiffres d’affaires colossaux, et réussissent des marges d’intérêt significatives, les autorités monétaires ont exigé de les soumettre aux fameuses règles de solvabilité, à l’instar des banques. Histoire de préserver la bonne santé du secteur et de favoriser son épanouissement. Peu à peu, le secteur passe sous la bannière des grandes banques de la Place. La Banque Populaire renforce sa «Fondation de Microcrédit» ; Le Crédit Agricole a mis en place «Ardi», la CDG continue d’assurer l’intendance et BMCE Bank fait de la promotion à travers PalnetFinace. Une belle architecture qui permet d’envisager l’avenir de la microfinance avec beaucoup de sérénité. Une initiative louable, si besoin en était, qui montre que les banques commencent à considérer désormais «le crédit comme levier» pour lutter contre «l’exclusion sociale». Il faut juste souligner ici que la spécificité des crédits -plutôt microcrédits- proposés dans ce cadre ne vont pas pour «la création d’entreprises» mais plutôt pour le financement de «projet de vie».
Au-delà du débat, assez fourni, suscité par l’appétit des banques et leur rôle dans la gestion de l’argent par les pauvres, il faut juste reconnaître que le microcrédit a, en effet, été d’un grand secours pour bon nombre de femmes et d’hommes, surtout ceux qui languissent dans le monde rural ou à la périphérie des grandes villes. Les banques, en lorgnant ce secteur, disent vouloir contribuer à la bancarisation des populations. En effet, le taux de bancarisation au Maroc (autour de 35- 40% de la population), en dépit de son évolution notable ces dernières années, demeure fort moyen en comparaison avec les pays développés. Il est bien certain aujourd’hui, avec le développement rapide des nouveaux moyens de paiement (carte bancaire rechargeable, paiement par Internet et téléphone mobile…), disposer d’un compte bancaire est désormais nécessaire pour recevoir un salaire, les allocations familiales, les pensions de retraite, entre autres. En plus, pour envoyer un mandat, payer l’électricité ou sa facture de téléphone, un compte bancaire s’impose. Les spécialistes parlent déjà de la «financiarisation des rapports sociaux». Maintenant, la question est de savoir dans quelle mesure l’ouverture d’un compte (c’est un droit, bien entendu) ne pouvait être source de difficultés ou de coûts supplémentaires. La Conférence internationale, prévue les 11 et 12 mars prochain à Marrakech, sur la «Microfinance et les nouvelles technologies», est attendue sur les «modèles gagnants» pour, à la fois, favoriser l’accès aux services financiers des populations non bancarisées et éviter leur surendettement.