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Paradoxalement, cette sévère correction que subit la Bourse casablancaise survient le jour même du démarrage de l’Offre Publique de Retrait obligatoire -OPR- sur les titres ONA-SNI. Une opération qui se traduirait, une fois bouclée comme prévue le 15 juin prochain, par un flux de liquidités de plus de 14 milliards DH, au profit des détenteurs d’actions du premier conglomérat industriel et financier du Royaume.
Il n’est pas question de pleurer sur le sort de Casablanca. Depuis le début de l’année, les spéculateurs, y compris les boursicoteurs, n’arrêtaient pas d’engranger des bénéfices, évalués à plusieurs milliards DH ! Notons en passant que la capitalisation boursière évoluait, au début de l’année, aux alentours de 500 milliards. Aujourd’hui, elle a dépassé le seuil des 600 milliards DH. On s’aperçoit finalement que la bulle spéculative a pris, en moins de cinq mois, quelque 100 milliards DH. Ahurissant, non ?
Qu’importe, diriez-vous. Casablanca a réussi, tout de même, à s’offrir une image de «Place émergente» ! On en parlait entre spéculateurs. On en fait même une fête, chez nous. Au cours du «Road show» qui sillonnait les villes du Maroc, tout le beau monde du pays est convié au festin. La Bourse serait-elle alors la panacée ? Bien sûr que non. Sans innovation point de croissance. Nos PME doivent d’abord faire preuve de créativité, développer la qualité et être compétitives et plus agressives à l’international. Ne vient pas à la Bourse qui voudra. La notoriété ne se limite pas à la cotation. Fermons cette parenthèse.
Il faut juste rappeler que tout près de chez nous, la Tunisie ou encore l’Egypte, la doyenne des Bourses arabes, étaient plus raisonnables avec des performances annuelles inférieures à 8%. En Europe, la tendance est globalement à la baisse, touchant aussi bien les métaux de base que les commodités. Toutes les Bourses mondiales sont à la casse. A l’exception de quelques rares actifs comme le fer, les charbons et dans une moindre mesure le nickel, toutes les matières premières enregistrent des baisses substantielles. La crise économique, la baisse de l’euro (qui atteint son plus bas des quatre dernières années à 1,21 par rapport au dollar), le syndrome grec et la fragilité des PIGS (Portugal, Italie, Grèce et Espagne) se sont conjugués pour prendre en tenailles les marchés. De l’avis des experts, la tendance baissière pourrait se poursuivre. En tout cas, «pas de rebond à attendre » avant la fin de l’été.
Aujourd’hui, le constat établi par the Economist Intelligence Unit (EIU) à Londres sur le marché boursier marocain vient d’être contrarié par la réalité du terrain. Ce sont en effet les grosses capitalisations, notamment dans les banques et l’immobilier, qui prennent l’eau. BMCE Bank est toujours à la peine, CIH est englué dans son marasme, Attijariwafa bank se met au régime d’amincissement, les mastodontes de l’immobilier, Addoha, et Alliances sombrent en silence. La première capitalisation de la Place Maroc Telecom commence à piquer du nez. D’autres valeurs, notamment dans l’agroalimentaire et les nouvelles technologies, ont perdu de leur charme. Que reste alors de cette corbeille dont le gros lot est classé dans la catégorie de «papier pourri»? Rien finalement.
La Bourse enrichit les initiés et enrage les spectateurs. On craint seulement pour nos fonds de pension qui ont placé une bonne partie de nos retraites en pariant sur la hausse du marché. Or, le marché est aujourd’hui à la baisse. Que feront les investisseurs institutionnels pour amortir le choc ? Sortir ou maintenir en vie un marché désormais perturbé, plutôt vendeur qu’acheteur ?
Le marché se redresse
A l’heure où n’écrivions ces lignes, la Bourse est parvenue à évoluer dans le vert, après avoir évolué dans le rouge une bonne partie de la journée. Le Masi semble gagner 0,5%, pas loin des 12.000 points. Idem pour le Madex qui récupère quelques points après avoir touché un plus bas avec une performance négative de -0,35%. A quelques heures de la clôture, le marché a complètement changé de physionomie. Le chiffre d’affaires a vite gonflé, autour de plusieurs valeurs. AWB remonte la pente, avec pas moins de 30 millions DH, CIMAR retrouve sa solidité, même les middle et small cap ont étoffé le business de la journée. On y trouve aussi les minières, les immobilières, et les services à al communauté. Tant mieux. Le cash qui tombe explique probablement cette avidité pour les valeurs marocaines.