Il leur serait demandé, dans un souci manifeste, c’est le cas de le dire, «de consolider l’approche participative», de contribuer à «l’essor» de l’enseignement par leurs enquêtes ou études en proposant «Les» solutions adéquates et autres propositions pratiques et constructives à même de faire évoluer le système éducatif, c’est pour le moins alléchant. Sublime même, dirions-nous. Mais, méticuleux comme pas deux pour ne pas dire vétilleux, le ministre El Ouafa (à moins que ce soit ses éclairés de services) prend la peine de mettre un bémol, un coup de frein majeur plutôt, à toute éventuelle fougue qui s’emparerait de quelque bande de chercheurs, spécialistes ou experts, pour leur rappeler que son département dispose bel et bien d’un diagnostic particulièrement précis de la situation du système éducatif en question et surtout pour ce qui est du surpeuplement des classes, du sureffectif et du manque d’effectif (sic) ou de la problématique de vétusté des infrastructures, de la déperdition scolaire, de la situation matérielle et de l’état moral du personnel de l’éducation nationale, itou, itou … Et que donc, les spécialistes concernés sont sommés de passer outre pour ne parler que des seules solutions-miracle et qu’ils doivent, précision qui s’impose, envoyer tout cela par voie postale. Un envoi trop aléatoire par les temps postaux qui courent.
Les nouvelles technologies, ce sera pour le millénaire prochain. Voire …
Il ne faut tout de même pas se montrer trop pessimiste, le manifeste d’El Ouafa promet, de la manière la plus solennelle qui soit, à nos imminents chercheurs, spécialistes et experts que leurs trop précieuses contributions feront l’objet de publication avant d’être soumises au Conseil de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, version nouvelle Constitution. Ce qui a l’air de trop rappeler un certain Godot.
Moralité de l’histoire, le Maroc, version 2012, et forcément version nouvelle Constitution, doit compter pour assurer son développement et son évolution sur des ministres qui diagnostiquent, qui constatent mais qui doivent quémander les solutions auprès d’autres.