Le holding public continue de faire l’actualité : Le Groupe socialiste remet le dossier d’Al Omrane sur la table


LARBI BOUHAMIDA
Lundi 28 Mars 2011

Du scandale qui avait secoué le projet de la ville nouvelle de Tamesna, en passant par celui de Riad Essalam II à Béni Mellal, d’Essaouira et, plus récemment, de Laâyoune, le holding public Al Omrane n’a cessé de défrayer la chronique depuis son édification sur les ruines des ex Anhi, Attacharouk, Snec et Erac. Des établissements anciennement sous tutelle de l’ex-ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Habitat et de l'Urbanisme et qui avait fini par crouler sous des dettes importantes. Le métier de base des deux premiers était la lutte contre l'habitat insalubre et le logement social, le troisième, tout en ayant une vocation d'aménageur à l'origine, intervenait principalement dans des opérations d'habitat et de logement. Les derniers à avoir intégré le holding étaient devenus de simples promoteurs immobiliers publics, loin de leur vocation sociale d'origine. Aucun d'entre eux n'a effectivement joué son rôle de régulateur des marchés fonciers et du logement, laissant ainsi filer la vague spéculative vers des niveaux très dangereux. Les espoirs placés en ce holding immobilier au tout début se sont néanmoins effrités au fil des années. La transparence dans la gestion s’est transformée à la longue en un vœu pieu et les récriminations de certains opérateurs n’ont cessé d’enfler puisqu’ils ne comprenaient nullement pourquoi ils ont été écartés des platebandes de l’opérateur public au bénéfice d’autres qui semblaient avoir certes le profil et la taille critique requise, mais aussi l’entregent nécessaire.
Les acheteurs de logements sociaux, quant à eux, ont commencé à se poser des questions sur la pertinence de l’action du holding public. Au plus fort de la spéculation savamment initiée par les interventions chaotiques des ex-Erac, le prix de vente officiel des logements sociaux était fixé à 20 millions de centimes. Des années après les efforts consentis par Al Omrane, ils n’en coûtent plus que 25 millions l’unité. Au lieu de baisser, leur prix a augmenté de 25 % en moins de quatre ans et plusieurs milliards d’investissements publics.
Certes, le holding est en train de lorgner du côté d’un autre programme. En l’occurrence celui des logements à 140.000 DH lancé dans l'objectif d'élargir l'accès à la propriété aux ménages à faibles revenus, habituellement exclus des circuits immobiliers traditionnels. Mais cela ne peut justifier une telle augmentation si ce n’est qu’il y a problème quelque part. Problème. En fait plusieurs genres de problèmes.
Cela n’a bien évidemment pas échappé au Groupe socialiste à la  Chambre des représentants. Son président Ahmed Zaidi a, lors de son intervention devant la commission des finances et du développement économique qui recevait Ahmed Taoufik Hejira et Badr Kanouni, président du directoire du Groupe Al Omrane, soulevé un certain nombre de questions  que se posent et les opérateurs immobiliers et les citoyens.
Cette réunion qui s’est tenue suite à l’appel du Groupe socialiste et du PJD, est l’occasion, a indiqué Ahmed Zaidi dans son intervention, de s’informer du fonctionnement,  de la gestion financière et commerciale de ce Groupe ainsi que de ses réalisations, particulièrement le logement économique, la requalification des quartiers sous-développés, entre autres.
Le président du Groupe socialiste s’est interrogé également sur la politique poursuivie  par le ministère de l’Habitat et d’Al Omrane pour l’éradication totale des bidonvilles, la surenchère des coûts qui ne sont ni à la portée des familles démunies ni à celle des bourses modestes, la limite de la réserve foncière, la lenteur du recouvrement auprès des bénéficiaires des logements.
Malgré l’assiette foncière de milliers d’hectares du bien public destinée à l’habitat   et les budgets accordés à Al Omrane, Ahmed Zaidi souligne que  l’offre ne répond pas à la demande et partant il devient quasiment impossible, même à la classe moyenne, d’accéder au logement particulièrement dans les grandes villes.  
Et de s’interroger sur les nouveautés en termes de produits et facilités que compte apporter  Al Omrane et sur la stratégie à adopter pour les prochaines années à même de servir les premiers concernés en logements, à savoir les franges les plus démunies.
En dernier lieu, Ahmed Zaidi a fini, en demandant des éclaircissements sur la situation des nouvelles villes créées pour contribuer à l’allègement de la pression urbanistique sur les grandes villes, et si elles sont en mesure de répondre aux besoins  en services et équipements de base,  tels le transport, les espaces verts, les écoles, entre autres.


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