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Des soupçons que la justice va essayer d’en démêler le vrai du faux conformément aux lois en vigueur, a précisé le communiqué qui est, pourtant, resté muet sur l’origine de sa suspicion. Nul ne sait, en effet, si ses soupçons sont le fruit des enquêtes menées par la commission ou des plaintes déposées auprès des parquets généraux. Le document en question ne pipe également mot sur les éventuelles arrestations et ne précise nullement si des poursuites sont en cours ou non.
Un communiqué muet et avare en informations qui intervient 48 heures après une déclaration du secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS) qui n’a pas hésité à qualifier le scrutin du vendredi 2 octobre de scandaleux en prétendant que 70% des nouveaux conseillers auraient usé de l’argent sale pour s’assurer un strapontin au sein de cette Chambre. S’agit-il de propos tenus par un mauvais perdant dont le parti n’a remporté que deux sièges ou de la déclaration mesurée d’un responsable politique ? Nabil Benabdallah a-t-il tenu ses propos en tant que ministre au sein du gouvernement Benkirane ou en tant que secrétaire général du PPS, voire de simple citoyen qui vide son sac ? «L’absence d’un communiqué de presse relayant ses propos ôte tout caractère officiel à ces derniers. Pourtant et même s’il faut prendre sa déclaration en simples paroles en l’air comme celles qui ont été souvent proférées par de simples citoyens, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit de graves accusations», nous a précisé Mohamed El Ghali, professeur de sciences politiques à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech. Et de poursuivre que «s’il estime que ces élections ont été entachées de fraude, le PPS aurait dû saisir la justice».
Une action qui n’aura pas lieu puisque le secrétaire général de ce parti a reconnu lui-même qu’il ne dispose pas de preuves tangibles incriminant les coupables. «Je ne suis pas la police et si j’avais des preuves, j’aurais déjà saisi la justice», a-t-déclaré à Al Youm 24 avant d’ajouter : «Ce qui est sûr, c’est que les résultats des élections de la Chambre des conseillers n’ont pas traduit ceux des élections communales du 4 septembre dernier. Ce qui veut dire qu’il y a eu création de coalition et distribution massive d’argent».
Nabil Benabdallah n’est-il pas en train de faire de la surenchère politique ? «Fort probable», nous a indiqué une source sous le sceau de l’anonymat. D’après elle, la sortie médiatique du secrétaire général du PPS n’est que la réaction logique d’un mauvais perdant qui a vu son parti relégué au second plan dans une deuxième Chambre fortement dominée par les principaux partis de l'opposition qui ont remporté 55 sièges sur 120, contre 32 pour les partis de la majorité. Le PI et le PAM ont, en effet, remporté, respectivement 24 et 23 sièges et l’USFP et l’UC ont obtenu respectivement 5 et 3 sièges.
Du côté de la majorité gouvernementale, seul le PJD a réalisé de bons scores en remportant 12 sièges, suivi du Mouvement populaire (MP) avec 10 sièges et du Rassemblement national des indépendants (RNI) avec 8 sièges.
Pour sa part, le Mouvement démocratique et social (MDS) a remporté trois sièges, le parti Al Ahd Addimocrati et le Parti de la réforme et du développement (PRD) un siège chacun et les sans appartenance politique 8 sièges. «Pourquoi Benabdallah a-t-il choisi de dénoncer l’usage de l’argent sale maintenant alors qu’il a gardé le silence sur les irrégularités qui ont entaché les élections des Chambres professionnelles, communales et régionales?», s’est interrogée notre source. Un avis que partage Mohamed El Ghali qui estime que le secrétaire général du PPS n’a réagi qu’une fois que les intérêts de son parti ont été touchés. «L’intégrité du processus électoral a été remise en question seulement après que le PPS a obtenu de mauvais résultats et cela en dit long sur les principes démocratiques qui régissent ce parti politique», a-t-il conclu.