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Mais cela ne semble pas faire le bonheur de tout le monde. L’information venant de Berkane serait à ce propos plus qu’étonnante. Plusieurs agriculteurs ont préféré la destruction de centaines de tonnes de clémentine que de les mettre en vente.
Selon des sources bien informées, cette destruction d’une partie de leur récolte en clémentine est due essentiellement à la forte baisse des prix de ce produit sur le marché qui ont causé d’énormes pertes aux agriculteurs.
Les agriculteurs pointent du doigt la mauvaise gestion qui a marquée la mise en ouvre du Plan Maroc Vert. En effet, la superficie des terres réservées à l’agrumiculture a enregistré une augmentation d’environ 66 %, passant ainsi de 12.000 à 20.000 ha, le nombre des clémentiniers passant également 350 arbres à 700 à l’hectare.
S’il y a lieu de se satisfaire de cette donne, il n’en reste pas moins qu’il est regrettable que cette augmentation des superficies et cette amélioration des rendements n’aient pas été accompagnées par le développement des circuits de transformation et de commercialisation. A cela s’ajouterait une pratique d’implantation qui a dépassé de loin celle requise à l’hectare.
Il convient de rappeler dans ce même sens que ce n’est pas la première fois que des opérations de destruction de la production d’oranges a été initiée. De par le passé, elle a, en effet, eu lieu pour cause d’une surproduction qui avait induit une baisse drastique des prix et des exportations.
La réédition de cette technique, plusieurs années après sa survenue se déroule dans des conditions presque similaires.
En effet, les estimations de la production de l’année en cours avancées le 9 octobre dernier par le département de l’Agriculture, l’ont évaluée à 2,62 millions de tonnes pour une superficie totale de 117.400 hectares (soit une amélioration de 17% comparé à la campagne précédente et un rendement record de 22,1 tonnes à l’hectare).
Pour l’Association des producteurs d’agrumes du Maroc (ASPAM), relayés par L’Economiste, les performances attendues s’expliquaient d’abord par l’effort de renouvellement et d’extension du verger.
Néanmoins les professionnels ne cachaient pas leur manque de maîtrise des marchés, faute d’une réelle intelligence économique et surtout de statistiques officielles des sorties et des volumes de production.
Leur motif de satisfaction résultait néanmoins de l’effort de rééquilibrage des grands débouchés. L’Union européenne devrait absorber 40% de l’export et la même part devrait revenir au marché russe. De même, le marché nord-américain devrait enregistrer une hausse de 20% par rapport à la campagne précédente.
A terme, l’entrée en pleine production des nouvelles plantations aura pour conséquence inéluctable de faire augmenter la production qui devrait s’établir d’ici deux années à près de 3 millions de tonnes.
Or, jusqu’à présent, l’export peine à dépasser le quart du volume produit.
Actuellement, la cartographie du verger agrumicole fait ressortir une production estimée à 2,4 millions de tonnes.
Malgré les exportations (650.000 tonnes), le marché local n’a pas la capacité d’absorber 1,7 million de tonnes à des prix au détail qui permettent de couvrir les frais de production et de dégager des bénéfices. Ce qui induit, parfois, la prise de décisions aussi contre-productives et attentatoires aux règles du marché que la destruction de la production. Une technique qui avait été lancée par le Brésil lors de la crise du café survenue il y a des dizaines d’années de cela et celle des produits laitiers induite par la politique agricole commune de l’UE.
Il n’en demeure pas moins que malgré l’existence d’une stratégie nationale, les professionnels continuent à manquer cruellement de visibilité tant à propos de l’évolution de leurs propres rendements qu’en celle de leur transformation industrielle, de leur distribution au niveau local ou de leur exportation.
Or, il s’agit d’un secteur très important ne serait-ce qu’au regard du rôle qu’il joue au sein du monde rural et, particulièrement, dans les régions de Souss-Massa, le Gharb, la Moulouya, le Tadla et le Haouz qui représentent, à elles seules, plus de 93% de la superficie agrumicole nationale.
En effet, il contribue de manière substantielle à l’amélioration des revenus des agriculteurs dont le nombre total s’élève à environ 13.000 et génère des effets importants sur l’emploi à travers la création de près de 25 millions de journées de travail par an, dont 18 millions au niveau des vergers et 7 millions au niveau de l’industrie de conditionnement et de transformation et des autres activités liées au secteur. De plus, les exportations d’agrumes représentent une source importante de devises avec près de 3 milliards de DH par an.