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Les Ouissams décernés par S.M le Roi Mohammed VI à trois représentants des religions musulmane, juive et chrétienne constituent, en substance et comme l’a affirmé le président de l'Institut du monde arabe, Jack Lang, « un geste emblématique qui illustre l'exemplarité du Maroc, un pays caractérisé par son attachement aux valeurs de diversité et de tolérance et un creuset de divers affluents ».
"Nous célébrons aujourd'hui un double événement, celui de l'amitié pleinement retrouvée entre le Maroc et la France et l'attachement aux mêmes valeurs de diversité et de tolérance", a encore dit M. Lang dimanche dernier à Paris à l’adresse de S.A.R la Princesse Lalla Meryen qui a présidé cette cérémonie.
"J'ai tenu à assister à cette décoration. C'est une grande fierté, car au fanatisme et à l'ignorance, la véritable réponse est la culture et la tolérance", a, pour sa part, déclaré le Premier ministre français Manuel Valls pour qui "c'est un beau symbole que cette cérémonie ait lieu aujourd'hui, au moment où nous savons qu'une nouvelle ère des relations entre nos deux pays est en train de se construire ».
Rendu à Khalil Merroun, recteur de la mosquée d'Evry, Michel Serfaty, rabbin de Ris-Orangis et Michel Dubost, évêque d'Evry, cet hommage l’a aussi été à des personnalités qui ont toujours porté leur pays natal, le Maroc, dans leur cœur et qui ont en commun leur attachement ferme et inébranlable aux valeurs de paix, de générosité et de tolérance.
Des valeurs qui ont toujours fondé le socle inébranlable qui a permis au Royaume d’être l’Etat fort qu’il a toujours été douze siècles durant.
Peu de gens savent, en effet, que chrétienté, judaïsme et islam ont fait partie de l’histoire de notre pays.
Pour la première, il convient de rappeler que le christianisme s'est implanté au Maghreb vers le IIème siècle et qu’il y a eu un Maroc des pères franciscains depuis la fondation de cet ordre parce que les sultans souhaitaient que leurs artisans ou leurs prisonniers chrétiens puissent en toute liberté exercer leur culte.
Peu de gens savent également qu’à côté de l’historiographie officielle, une autre crédite certains chrétiens d’avoir participé à l’islamisation du Maroc.
En effet, les Regraga, descendants de chrétiens dits "haouariyine" comme ils y croient eux-mêmes, auraient dépêché une délégation spéciale pour prêter allégeance au Prophète Sidna Mohammed, avant la conquête de l'Ifriquia (Afrique du Nord) par Okba Ibn Nafiâ, vers 670 et, bien évidemment, avant Moussa Ibn Nouçair qui a poussé sa conquête jusqu'au Sahara atlantique vers 710.
Chaque année, ces sept guerriers saints visitaient les tribus de leur région pour vérifier qu’elles n’avaient pas apostasié. L’origine de leur « daour » qui se perpétue de génération en génération, dans tout le pays Chiadma, est à chercher à ce niveau.
Concernant la présence juive au Maroc, elle est attestée par les historiens dès le IIème siècle av. J.-C. notamment à Volubilis et elle a été renforcée par l'arrivée de migrants juifs d'Espagne depuis lors. Si cette dernière est demeurée fort importante alors que la présence chrétienne s’est estompée pour ne reparaître qu’au début du XXème siècle avec la colonisation, il n’en demeure pas moins qu’elles ont toutes les deux influé sur le cours des évènements malgré l’islamisation du Maroc et forgé ce que d’aucuns qualifient de particularité propre au Maroc.
Carrefour des civilisations, le Royaume s’est, en effet, abreuvé aux sources des trois religions monothéistes et il continue jusqu’à aujourd’hui à en respecter la pratique sur son territoire.
Il n’est donc pas étonnant qu’il le rappelle à la face du monde. Particulièrement en ces temps où la lutte contre l’islamisme intégriste commence insidieusement à irriguer les vaisseaux putrides de l’antisémitisme et de l’islamophobie.