Voilà donc des propos qui n’ont qu’une seule interprétation du côté de la FIFA : ingérence dans les affaires d’une Fédération et la sanction n’est autre que la suspension de l’Association. Et toute instance fédérale est souveraine du moment que ses membres sont dûment élus et c’est à eux qu’incombe le droit de prendre les décisions concernant les équipes nationales. Autrement dit, gouvernement et Parlement n’ont pas à s’immiscer dans les affaires fédérales.
Dans un entretien accordé au site FIFA.com, Thierry Regenass, directeur de la division Associations membres et développement de la Fédération internationale de football, avait fait savoir que « la FIFA a comme mandat de contrôler le football association, sous tous ses aspects, à l'échelle mondiale. Au niveau national, ce mandat est délégué aux associations nationales, qui ont la responsabilité de contrôler le football association dans leur pays. Leur rôle est de gérer, de contrôler et de développer le football en tant que jeu, mais aussi d'organiser le football en général. Les associations ont l'obligation de s'acquitter de leurs tâches seules, de façon autonome et sans intervention extérieure, du gouvernement ou de tierces parties quelles qu'elles soient. De manière générale, on entend donc par ingérence politique la tentative d'un gouvernement de contrôler directement le football dans son pays ».
Il aurait été beaucoup plus approprié que Mohamed Ouzzine ne porte pas ce dossier sur la place publique et de pousser en coulisses A2F, le bonhomme qui a mis l’équipe nationale dans ce pétrin, à prendre la décision qui s’impose. Le ministre aurait dû s’inspirer de l’exemple français lorsque la Fédération française de football a été «rappelée à l’ordre» par la FIFA après la débâcle des Bleus au Mondial 2010. Nicolas Sarkozy, président de la République à l’époque, avait « demandé aux ministres de faire en sorte que les responsables tirent rapidement les conséquences de ce désastre». La réaction du président de la FIFA, Joseph Sepp Blatter, ne s’est pas fait attendre, tonnant qu’«en France, ils ont fait du football une affaire d'Etat, mais le football reste entre les mains de la Fédération».
Créer ce climat de tension à l’approche du match contre la Côte d’Ivoire, comptant pour la deuxième journée des éliminatoires du Mondial brésilien, n’aide en aucun cas le Onze national dans sa préparation. Le bon sens voulait qu’on remette toute cette histoire à l’après match de la Côte d’Ivoire et de procéder, s’il le faut, au limogeage du sélectionneur Eric Gerets qui coûte un sacré pactole à cette Fédération sponsorisée par des bailleurs de fonds pas si privés que ça.