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Le rêve n'est pas passé loin pour le pays hôte, la première nation arabe à accéder à la dernière étape du tournoi continental féminin.
Finalement, les Lionnes de l'Atlas, émoussées, ont dû s'incliner face aux Banyana Banyana dans un stade du Prince Moulay Abdellah à guichets fermés, en dépit d'un public tout acquis.
"Je n'arrive pas à y croire", se lamentait Yousra, une apprentie footballeuse de 17 ans, les larmes aux yeux.
"Même si on a perdu, on a gagné une belle équipe", relativise une de ses amies à la sortie du stade.
Le Roi du Maroc Mohammed VI a adressé un message de félicitations aux membres de la sélection nationale féminine pour leur "excellent parcours qu'il a suivi avec grande joie et immense fierté".
Les Lionnes de l'Atlas ont créé la sensation de la CAN-2022 en éliminant le Nigeria, l'équipe favorite, déjà multi-couronnée et tenante du titre.
Grâce à ce résultat obtenu devant 45.000 spectateurs, un record d'affluence pour un match d'une CAN féminine, elles ont également décroché leur billet pour la Coupe du monde 2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Un exploit sans précédent pour une équipe féminine arabe.
"Le foot féminin est porteur de bonheur. Elles ont rendu heureux ceux qui sont venus au stade. Il faut que ça continue", a insisté leur entraîneur, l'ex-international français Reynald Pedros, après la finale.
"On a réussi à changer le regard du public" sur le foot féminin, confiait Ghizlane Chebbak, capitaine de l'équipe marocaine --sacrée meilleure joueuse de la CAN-- à la veille de la finale.
Pourtant, les Lionnes de l'Atlas (77èmes au classement mondial de la FIFA) sont parties de loin.
"Il y a un an et demi, elles étaient inconnues au bataillon", explique à l'AFP Fatima Bartali, spécialiste du football féminin.
"Ce qu'elles ont accompli durant cette CAN est le fruit d'un travail de fond", ajoute l'ancienne "project manager" de la Ligue marocaine de football féminin créée en 2019.
La fédération marocaine a mis en place en 2020 une nouvelle stratégie pour développer le foot féminin qui battait de l'aile.
Objectifs: professionnaliser le championnat et accélérer la formation pour atteindre les 90.000 joueuses et 10.000 techniciens à l'horizon 2024.
"Le foot féminin peinait à bouger mais un bon coup de pied a été donné. Cette démarche émane d'une volonté royale, car l'émancipation des femmes passe aussi par le sport", décrypte Fatima Bartali.
Les préjugés sociaux et culturels ont tendance à disparaître dans un pays où "une partie de la population n'accepte pas qu'une femme soit sur un terrain de football", se félicite-t-elle.
Pour les Sud-Africaines, plus expérimentées, après avoir perdu cinq finales de la CAN, la marche était moins haute.
"En Afrique du Sud, l'équipe féminine s'est fait depuis longtemps sa place, les joueuses y sont admirées. Ce sont les sponsors qui peinaient à suivre la cadence", explique Mazola Molefe, journaliste sportif de la TV publique sud-africaine SABC.
Mais "les choses commencent à changer grâce à la progression rapide de plusieurs équipes africaines", souligne-t-il.
Desiree Ellis, la coach des Banyana Banyana, espère même "voir une équipe féminine africaine gagner la coupe du monde un jour avant une équipe masculine" au regard de "l'énorme talent" des joueuses du continent.